* Les interventions de la Banque Centrale étaient fortement liées à la situation de liquidité du marché. Le marché monétaire s'est caractérisé par une hausse du coût du prix de l'argent. Cette tendance a été bien illustrée par le TMP interbancaire qui s'est établi à 2,98% en moyenne sur le premier trimestre 2007, contre 2,45% pour le dernier trimestre 2006. Aussi l'année 2007 a-t-elle démarré sous l'influence de la décision de Bank Al-Maghrib, prise le 19 décembre 2006, qui consistait à hausser le taux des reprises de liquidité à 7 jours à 2,75% contre 2,5%, tout en maintenant une conduite vigilante de la politique monétaire. Cette hausse de 25 points de base était directement liée à la pression inflationniste qui est ressortie à 3,3% en 2006. D'après les analystes de BMCE Markets, la tension monétaire a été impactée par le niveau de liquidité du marché. Cette dernière a diminué progressivement tout au long du premier trimestre, passant d'un excédent moyen de 3,01 milliards DH en janvier à un déficit moyen de 747 millions au cours du mois de mars 2007. Selon la même source, les ponctions du système monétaire ont été les conséquences de la conjugaison de l'ensemble des éléments suivants : on peut citer en premier lieu les levées nettes importantes du Trésor sur le marché des adjudications. Sur les trois derniers mois de l'année ont été adjugés 19,6 Mds contre des remboursements de 15,1 Mds, soit 4,4 Mds de levées nettes. Le compte courant du Trésor auprès de la Banque Centrale est passé de 675,5 millions à fin 2006 à 4,6 Mds à fin mars 2007, contribuant au déficit du marché monétaire. On assiste aussi à la hausse de la moyenne requise au titre de la Réserve Monétaire Obligataire. Cette hausse est liée directement à celle des dépôts à vue des banques dont la moyenne requise est passée de 41,8 Mds à 44,6 Mds, soit une sortie du système de 2,8 Mds. Le marché monétaire a été par ailleurs marqué par une sortie de la monnaie fiduciaire liée à la période de l'Aïd en début d'année et l'échéance fiscale de fin mars concernant les avoirs extérieurs nets, ces derniers ayant connu une quasi-stagnation (0,06%) à fin mars. Ce ralentissement est lié à l'échéance de la dette extérieure de fin janvier. A ce titre, il est à noter qu'à fin février, l'encours des avoirs extérieurs nets avait diminué de 2,4 milliards par rapport à son niveau de début d'année. L'agrégat monétaire M3 a connu un tassement au cours de cette période. Sa progression n'a été que de 1,6% sur les deux premiers mois de l'année. Ce ralentissement résulte de la faiblesse du rythme d'évolution des avoirs extérieurs, le ralentissement des crédits bancaires et des créances sur l'Etat. Dans cet environnement, les interventions de la Banque Centrale étaient fortement liées à la situation de liquidité du marché. BAM est intervenue dans un premier temps pour éponger les excédents de liquidités. C'est au cours du mois de mars que les trésoreries bancaires deviennent déficitaires et que le système bancaire fait appel à la monnaie centrale. A cette période de l'année, le TMP interbancaire est ressorti en moyenne à 2,91% et 2,82%, respectivement pour les mois de janvier et février.