Dans un contexte de surliquidité, Bank Al-Maghrib a dû intervenir, au courant de l'année 2006, à deux reprises sur les taux d'intérêt. Les taux interbancaires ont enregistré une hausse de 25 points de base en moyenne. Tout au long de l'année 2006, le marché monétaire a été principalement caractérisé par une surliquidité structurelle. En effet, les excédents du système monétaire ont évolué dans une fourchette de 4 à 11 milliards DH pour ressortir en moyenne à 5.5 milliards DH. Cette situation a trouvé ses origines principalement dans l'expansion des avoirs extérieurs. En 2006, ces derniers ont connu une croissance de 14% soit 21 milliards additionnels par rapport à l'année 2005. Les recettes voyages et les transferts MRE ont constitué les principaux facteurs expansifs avec respectivement des hausses de 24% et 15%, soit 47.5 et 43 milliards DH à fin novembre 2006. A également contribué à cette surliquidité le comportement du Trésor sur le marché de la dette intérieure. Pour un remboursement global de 45.1 milliards DH (intérêt + capital), l'argentier de l'Etat n'a renouvelé que 38.8 milliards contribuant à l'expansion de la liquidité sur le marché monétaire. Dans ce contexte, seule la Banque centrale pouvait agir pour soutenir le loyer de l'argent. A cet effet, elle a épongé en moyenne quotidienne 5 milliards DH principalement à travers les reprises de liquidités hebdomadaires. Bank Al-Maghrib est également intervenue sur les taux d'intérêt en réponse à des pressions inflationnistes à court terme. C'est en avril que le conseil de Bank Al-Maghrib prend une première décision : favoriser les interventions sur le marché monétaire à travers les reprises de liquidités hebdomadaires au taux de 2.50% au détriment des facilités de dépôts au taux de 2.25%. A cette époque de l'année, l'inflation ressortait à 3%. Ensuite, c'est lors du dernier conseil de BAM -19 décembre - que les taux des reprises de liquidité passent à 2.75% à un moment où l'inflation ressortait toujours en hausse (3.3% à fin novembre). Sinon, il est à noter qu'aucune opération d'Open market n'a eu lieu malgré le fait que Bank Al-Maghrib ait reçu des titres par le Trésor au titre du remboursement de la première tranche de l'avance conventionnelle (1 milliard DH et dont l'encours s'élève à 4.5 milliards DH). La tendance des taux au jour le jour au courant de l'année était donc corrélée au taux des reprises de liquidités hebdomadaires. Leur évolution a été haussière tout au long de l'année pour ressortir en moyenne à 2.58% avec un pic au courant de la période estivale. En effet, au courant des mois de juillet – août la moyenne du TMP (Taux moyen pondéré) interbancaire a atteint un plus haut de 3.04%. Bank Al-Maghrib a même injecté des liquidités au courant de cette période à travers les avances à 7 jours et des avances à 24 heures (en moyenne 330 millions ont été servis quotidiennement durant cette période). Cette situation a été la résultante de la sortie de la monnaie fiduciaire pendant cette période de l'année, d'une rétention de cash appliquée par certaines banques de la place qui favorisaient les placements auprès de Bank Al-Maghrib. Faisant face à cette situation, la Banque centrale a rejeté les demandes des banques au niveau des facilités de dépôts en fin de période de réserve monétaire. L'année 2007 devrait connaître une continuité dans l'expansion de la liquidité dans le marché monétaire. Cependant, la banque centrale, hantée par le souci de la stabilité des prix, devrait continuer à éponger la surliquidité du marché.