Au troisième trimestre 2010, les prix des actifs immobiliers résidentiels ont connu une nouvelle hausse de 2,4% en glissement annuel. Cette hausse ne concerne pas tous les segments ni toutes les régions. Pour la même période, on recense 13.000 unités immatriculées, soit une baisse de 16,3 %. Détails. A-t-on évité le pire ? Tout prête à le croire en tout cas. La bulle immobilière spéculative a failli nous éclater au visage et faire capoter un secteur à forte valeur économique. De la fin de 2008 au début de 2009, les professionnels soufflaient le chaud et le froid face à une crise économique mondiale qui a ébranlé tous les équilibres. La frénésie d'une décennie est vite tempérée et les ardeurs calmées, voire refroidies. D'aucuns diront que l'année 2009 était la plus longue pour les professionnels du secteur, qui ont dû amorcer une correction de ce marché qui échappait à toute logique ! En 2010, le secteur, en phase de maturation, semble revenir à la raison grâce, ou à cause, de clients plus avertis et plus frileux. Cette modification du comportement, on la retrouve sur quasiment tous les segments. Le marché continue à évoluer, mais de façon hétérogène. Ainsi, si dans certaines régions l'activité ne décolle pas, dans d'autres, elle reprend de la vigueur et vite comme le souligne une étude menée par le cabinet Altime Charles Riley, en partenariat avec Eigen Value. Cette divergence des tendances est confirmée par les chiffres publiés. Ainsi, concernant les tendances globales du marché immobilier, et selon la publication du 3ème trimestre 2010 des Indices des Prix des Actifs Immobiliers de l'ANCFCC*, en collaboration avec Bank Al-Maghrib, les prix de l'immobilier montrent une évolution qui dépend de la nature des biens mais également par région. Les prix des actifs immobiliers résidentiels ont connu une nouvelle hausse de 2,4% en glissement annuel au 3ème trimestre 2010. Cette évolution recouvre une progression de 3,5% des prix des appartements, qui représentent l'essentiel du volume de transactions, une stagnation de ceux des maisons, et une baisse de 4% des prix des villas. D'un trimestre à l'autre, les prix des biens immobiliers résidentiels se sont également accrus de 2,4%, après 1,1% au trimestre précédent. Donc, une légère embellie à noter de ce côté-ci. Par région, les tendances des prix ne sont pas uniformes comme expliqué précédemment. Des hausses importantes, en glissement annuel, ont été relevées dans les régions de Marrakech-Tensift-El Haouz, l'Oriental, Gharb-Charda-Beni Hssen et Tanger-Tétouan, alors que des baisses ont été observées dans les régions de Chaouia-Ouardigha, Fès-Boulmane, Meknès-Tafilalt et Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. Les prix dans les autres régions n'ont pas connu de variations significatives. Selon les données arrêtées 35 jours après la fin du 3ème trimestre, les ventes des biens immobiliers résidentiels immatriculés au niveau de l'ANCFCC se sont établies à près de 13.000 unités, en baisse de 16,3% d'un trimestre à l'autre. Cette contraction reflète la baisse des ventes des 3 catégories de logements, principalement les appartements. Par région, à l'exception de celle de Tadla-Azilal, où les ventes ont progressé de 66%, les autres régions ont connu des baisses de ventes. Pour ce 3ème trimestre, on notera la poursuite de la hausse des prix immobiliers aussi bien d'un trimestre à l'autre qu'en glissement annuel dans un contexte de baisse du volume des transactions. Pour la catégorie «Appartements», il est à noter que les prix ont progressé de 3,4%, après une hausse de 0,7% le trimestre précédent. En glissement annuel, ils ont augmenté de 3,5% au lieu d'un recul de 0,5% au 2ème trimestre 2010, reflétant la hausse observée dans toutes les villes à l'exception d'El Jadida, Marrakech, Tanger et Rabat, où les prix ont reculé dans un marché marqué par un nombre limité de ventes. Le volume des ventes d'appartements, qui ont représenté environ 89% des transactions au cours de ce trimestre, s'est chiffré à 11.506 unités, en baisse de 17,3% en variation trimestrielle. Par région, les baisses les plus marquées ont été relevées dans les régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et de Fès-Boulmane, alors que la hausse la plus importante a été observée au niveau de Tadla-Azilal. Dans le segment «Maisons», ce 3ème trimestre 2010 a été marqué par une baisse de 1,3% des prix d'un trimestre à l'autre. Les prix dans les villes de Tanger, Agadir et Casablanca ont marqué de fortes baisses par rapport au trimestre précédent. Les transactions portant sur les maisons, qui représentent environ 9% du marché national, se sont établies à 1.206 transactions, en hausse de 6,7% d'un trimestre à l'autre. Dans la catégorie «Villas», les prix ont progressé de 2,2% d'un trimestre à l'autre, mais leur niveau demeure inférieur de 4% à celui observé à la même période de l'année précédente. Par ville, ils ont connu des baisses importantes, en glissement annuel, notamment au niveau de Kénitra et d'Agadir, alors qu'ils ont marqué une hausse de 15,2% à Casablanca. Le marché des villas, qui représente près de 2% des ventes au plan national, a enregistré 244 transactions, en baisse de 14,1% d'un trimestre à l'autre. Une progression nuancée géographiquement Les prix des actifs immobiliers résidentiels ont évolué de manière différenciée selon les villes. Ils ont connu des hausses, sur un an, dans les villes d'Agadir, Casablanca, Fès, Kénitra et Oujda, et ont régressé dans les autres villes. Et seules les villes de Kénitra et d'Oujda ont connu une hausse trimestrielle du volume des ventes respectivement de 23,8% et 13,5%. Dans les autres villes, notamment Rabat, Agadir et Marrakech, le nombre des transactions s'inscrit en baisse, ramenant ainsi leurs parts dans le marché national à respectivement 2,6%, 3,9% et 14,4%. La structure des ventes de biens immobiliers résidentiels au cours du 3ème trimestre 2010 confirme la prédominance des cessions d'appartements. En effet, à l'exception d'Oujda où les ventes ont concerné principalement les maisons, elles ont représenté au moins 83% des transactions dans les autres villes. Les ventes de villas n'ont pas dépassé 3% du total des transactions à Agadir, Rabat, Marrakech et Kénitra.