* Une enveloppe dun milliard de dirhams avec un closing initial de 800 MDH. * Un autre fonds de 2,5 Mds de DH destiné aux unités hôtelières sera lancé prochainement par Attijariwafa bank. Le premier fonds dinvestissement dédié aux secteurs dinfrastructures au Maroc vient dêtre lancé. Créé à linitiative dAttijariwafa bank et de EMP Africa, le Moroccan Infrastructure Fund (MIF), doté dune taille cible de 1 Md de DH (avec un closing initial de 800 MDH), devrait en effet investir aux côtés de promoteurs nationaux et internationaux dans différents projets, tels que lénergie, les télécommunications, le transport, le développement des ressources naturelles Le timing choisi pour le lancement de ce fonds ne procède cependant pas du hasard. «Il intervient dans un contexte marqué par un climat des affaires favorable et serein qui a pour corollaire un afflux massif dinvestissements au Maroc, comme en témoigne la multitude de projets dinvestissements déposés au sein des banques de la place», souligne Khalid Oudghiri, PDG dAttijariwafa bank. Il sagira donc pour le MIF daccompagner les grands chantiers initiés au Maroc, dont notamment le Plan Emergence et le Plan Azur quil faudra nécessairement accompagner par la mise en place dinfrastructures adéquates. Fontaine Vive, de la Banque européenne dinvestissement, ne dit dailleurs pas autre chose. Selon lui, ce Fonds va devenir «une source supplémentaire de financement des entreprises locales, tout en contribuant au développement du secteur des infrastructures au Maroc ( ) et devrait stimuler les investissements directs étrangers au Maroc ( )». Pour la mise en place de ce fonds, des actionnaires de référence ont été sélectionnés, avec dans le tour de table Kuwait Investment Authority à travers ses filiales Al Ajial Funds et CMKD (300 MDH), la BEI (100 MDH), Mamda-MCMA (100 MDH), CIMR (50 MDH), Somed, à travers sa filiale Zellidja (50 MDH), CNIA Assurance (50 MDH), Wafa Assurance (100 MDH) et Attijariwafa bank (50 MDH). En cela, le MIF sera géré par une société de gestion, Moroccan Infrastructure Management, détenue à parts égales (50-50) par Attijari Invest et EMP Africa. Et pour une meilleure gestion du fonds, «il a été mis en place un Comité dinvestissement et de surveillance qui statuera sur les décisions importantes, notamment les propositions dinvestissement et de désinvestissement», précise Lamia Boutaleb, Administrateur-Directeur général dAttijari Invest. A ce titre, et comme tous les fonds dinvestissement, il ne sagira pas seulement de mettre à la disposition des promoteurs des ressources en capital. Une attention particulière sera en effet portée au couple rentabilité-risque. Outre un TRI projet cible de 15 à 20% par an, linvestissement se fera aux côtés de partenaires solides et dans des entreprises présentant un potentiel de croissance important. De même, il est prévu une présence active dans les organes de gouvernance de la société cible «pour créer de la valeur grâce à lexpertise des promoteurs et de ses partenaires». Il reste que, au regard de lampleur des chantiers lancés par le gouvernement marocain, lesquels nécessitent des fonds importants, et vu la taille du MIF, cest la politique du co-investissement qui sera privilégiée. Continuité Il faut relever, à cet égard, que les initiateurs du projet ne saventurent pas en terrain inconnu. Bien au contraire, ils sinscrivent dans une démarche de continuité par rapport aux initiatives déjà lancées en matière de fonds dinvestissement. En effet, Attijariwafa bank a déjà lancé, il y a quelques mois, le fonds Agram Invest (en partenariat avec Unigrains), doté de 200 MDH et dédié à lagro-industrie, et lancera prochainement un autre fonds destiné au financement des unités hôtelières dun montant de 2,5 Mds de DH. Ce qui hisse Attijari Invest «au premier rang du marché du capital investissement en terme dactifs sous gestion». Quant à EMP Africa, elle reste la première société de capital-risque dédiée à la gestion de fonds dans les pays émergents. «Gérant 7 fonds de plus de 5,7 milliards de dollars en souscriptions de capital, elle a investi plus de 4,5 milliards de dollars à travers plus dune centaine de participations dans 50 pays différents sur les quatre continents», précise-t-on.