Après sa « princesse de Faro » étudiée dans les établissements du Portugal, « mirages » ou il milite pour les droits des gavroches marocains oppressés, sa « Saga Douib » qui réhabilite ceux qui ont combattu jusqu'à la mort les colonisateurs sans aucun laurier , notre écrivain CHouaib Douib nous étonne aujourd'hui subitement et agréablement par une grande œuvre « Balades dans l'Eden » dans laquelle il prône l'amour de l'éternel par le biais de celui du prochain ,paix et sérénité, et reconnaissance mutuelle entre les peuples quelle qu'elle soit leur religion , l'unicité dans la pratique de ses lois pour revenir à Dieu sains et saufs . Elle véhicule tout cela sans priver le lecteur du plaisir de vivre la romance de Vénus, Sodo et Raga, dans un triangle de volupté illicite qui court après le dictat, le sexe prohibé et la bouffe défendue. D'après Jean louis Morel, écrivain et fabuliste français « Balades dans l'Eden » évoque irrésistiblement la « Divine Comédie » de Dante Alighieri, chef -d'œuvre du 13éme siècle à la manière propre de notre auteur Jdidi, très en verve, qui ne cherche pas un esprit cartésien mais nous emporte plutôt par un flot torrentueux de propos qui lui sont propres pour rechercher dans les religions une issue aux problèmes humains. Pour Chouaib Douib comme pour André Malraux, le 21éme siècle sera religieux ou ne sera pas. On ressent très fortement au fil des pages la complexité d'une âme partagée entre indignation et miséricorde, entre sainte colère et indulgence. L'auteur nous révèle ainsi, à la manière de Michel de Montaigne, un « esprit ondoyant et divers », richesse infinie de l'esprit humain au-delà des spécificités de chacun. Comme dans tout bon roman, une intrigue sentimentale se noue entre les personnages mais elle côtoie toujours le sacré. Mais, tout bien considéré, ne peut-on pas affirmer que tout véritable amour est d'essence divine ? Le lecteur pourra être surpris par la langue leste, par l'abondance des allusions aux ébats amoureux et à l'évocation des organes nécessaires à cette réjouissante activité mais c'est là le reflet de la pensée de l'auteur et il convient toujours de respecter la liberté absolue de tout créateur. Ainsi, à travers les âges et au-delà des frontières et des formes d'art, il est aisé de faire des rapprochements entre des œuvres différentes. Comment ne pas voir de similitudes entre le plan de la cité qui illustre ces Balades dans l'Eden et le célèbre tableau de Courbet intitulé l'origine du monde ? Puisque le sous- titre de cet ouvrage est Pensées, l'intérêt d'un tel livre est de permettre à chacun d'approfondir sa réflexion comme le fait ChouaibDouib .l'auteur en bon musulman, trouve dans le coran la réponse à toutes ses interrogations. Il pense que, pour les trois religions monothéistes, chacune a complété et rectifié la précédente mais encore faudrait-il mettre à part la religion juive qui a été la première à « inventer » le Dieu unique. Achevant sur un ton quasi-prophétique, CHouaibDouib proclame : « Dieu ne cesse de répéter le même commandement ordonné à tous ses élus. « Sois musulman » avait-il dit à Abraham, comme à toute sa descendance. Donc que vous soyez Hébreux, Juifs, Chrétiens, Arabes, pour adorer Dieu vous êtes musulmans et devez-vous conformer à ses commandements ». Mais, après tout, qu'importe à notre auteur marocain les esprits forts, les lecteurs athées qui seront de toutes façons imperméables à toute prédication, comme à toute conversion, que lui importent les raisonneurs, les puritains à la pudibonderie excessive et les gens sans imagination, il en souhaite d'autres !