Le maraîchage de saison occupe 32.000 ha en irrigué et en bour au niveau de la région de Doukkala-Abda. Le secteur est donc d'importance, en sachant que la production en maraîchage s'est élevée 707.000 tonnes la saison écoulée, avec une valeur équivalent à 1,17 MMDH. Cette activité a permis 2,6 millions de journées de travail dans la région. Malgré ces réalisations, la superficie réservée au maraîchage y a diminué de l'ordre de 46,5%. Cette régression est plus accentuée au niveau du périmètre de la grande hydraulique, et ceci malgré la disponibilité des irrigations durant la saison estivale. Cependant, une évolution positive considérable des superficies en bour est enregistrée par la DRA (Direction régionale de l'agriculture) de Doukkala-Abda. «Ceci est dû principalement aux efforts déployés par l'Etat en matière d'aides financières pour l'équipement en goutte-à-goutte». Actuellement, le maraîchage pratiqué en automne/hiver représente 76% de l'activité, tandis que celui du printemps 24% seulement. Globalement, on constate la prédominance du maraîchage réalisé par pompage privé en bour, avec une priorité donnée aux cultures de l'oignon, du petit pois et de la fève. En grande hydraulique, la majorité des cultures atteste de la prépondérance de la pomme de terre, des fèves, de la tomate et du navet. Les plus importantes cultures, du point de vue des superficies irriguées par pompage privé sont la pomme de terre, la pastèque et les carottes. Selon la répartition, le maraîchage est plus présent au niveau des zones d'actions des Abda, de Sidi Bennour et de Had Ouled Frej, mais si ces différentes cultures ont connu une nette amélioration par rapport aux autres campagnes agricoles, la commercialisation des produits, par contre, n'a pas fait exception, à cause de l'absence de l'export chez les agriculteurs et de la chute des prix pendant de longues périodes. Coûts élevés des intrants À cette contrainte s'ajoute le coût élevé des intrants, notamment celui de la main-d'œuvre, qui devient de plus en plus rare. Dans le cadre de la nouvelle stratégie du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, pour la mise en œuvre du Plan régional Maroc vert, un projet de redynamisation du secteur primeuriste est en phase de montage durant l'actuelle campagne agricole. Par ailleurs, une plateforme de commercialisation a été mise en place dans la zone de Oualidia, équipée d'une station de lavage des légumes produits dans cette région. Il n'y a pas longtemps, les zones de Oualidia et de Chtouka, au sud d'El Jadida, étaient réputées pour leur grande productivité et leur rendement en produits maraîchers. La situation a actuellement beaucoup changé. Les exploitations agricoles sont abandonnées, notamment à Bir Jdid, Chtouka et Sidi Ali Ben Hamdouche (province d'El Jadida). Le nombre des coopératives maraîchères en activité a beaucoup diminué. De son côté et à cause de la surexploitation, la nappe phréatique a baissé jusqu'à 20 m par endroits. De plus, la qualité de l'eau est devenue désastreuse, car elle présente des taux de salinité élevés. La tomate locale, quant à elle, a beaucoup souffert de l'attaque de la maladie virale de Tylcv, transmise par la mouche blanche, et ceci depuis 1996. Résultat, les exportations du secteur ont baissé jusqu'à 90%. Cette situation a eu pour conséquence l'appauvrissement de la population rurale. En effet, l'impact a été très négatif sur l'emploi de la main-d'œuvre. Autres facteurs négatifs, la dominance de la micropropriété et la cherté des facteurs de production (semences, engrais, gasoil ou encore des produits phytosanitaires). Actuellement, de gros exploitants s'adonnent à la fertigation (goutte-à-goutte + engrais), alors que d'autres investisseurs ont adopté la culture biologique. Ce dernier segment est très porteur, car il très demandé sur le marché international, ce qui encourage les investissements, notamment dans la culture de la tomate, de la pomme de terre ou encore du concombre.