Le ciel n'a pas été clément avec les agriculteurs de la province d'El Jadida, cette année, et la situation agricole dans les zones non irriguées est dans un état de grande morosité. L'état des plantes de toutes les agricultures est faible à 52%, déclare Mohamed Ouakka, directeur de la Direction régionale d'agriculture (DRA) de la région Doukkala-Abda. Actuellement, plus de 7.000 hectares de céréales et de légumineuses sont irrémédiablement perdus à cause de l'absence prolongée des pluies. Les services concernés ont enregistré un cumul de 144 mm, ce qui représente à peine 38% en comparaison avec la saison agricole écoulée. Les températures basses, enregistrées entre 2 et 6 degrés, ont des effets négatifs sur les produits maraîchers, particulièrement sur les pommes de terre. En constatant les pertes agricoles, les agriculteurs rechignent, en ce moment, à travailler la terre pour ensemencer le maïs, qualifié de culture de printemps. L'élevage du bétail subit également de plein fouet les méfaits de la sécheresse dans les zones bours. Les parcours s'affaiblissent alors que les prix des produits d'engraissement et d'alimentation fourragère augmentent. La botte de paille est actuellement passée de 10 DH à 30 DH, le kilo d'orge est passé de 2,5 DH à 7,5 DH, l'avoine (le son) de 2,35 DH à 3,5 DH et la pulpe de betterave de 1,4 DH à 3,8 DH. Comme première conséquence, le prix du bétail a aussi fortement baissé. «Un programme de sauvetage du bétail est en cours de préparation par le ministère de l'Agriculture», indique ainsi le directeur de la DRA. Il consiste notamment à subventionner le prix et le transport des aliments composés et de l'orge en particulier. Un programme d'encadrement sanitaire (prophylactique) contre les maladies du bétail est également en cours de lancement. Par ailleurs, les procédures d'indemnisation des agriculteurs affiliés aux assurances seront accélérées. Dans un tout autre registre, le directeur annonce la création d'un centre d'orientation agricole régional autonome, opérationnel depuis cette année. Il est à préciser que sur une superficie agricole totale de plus de 650.000 ha, 96.000 ha relevant de la DRA sont irrigués. «Les ressources en eau sont encore heureusement disponibles et les retenues des barrages peuvent satisfaire les besoins pour deux autres années», précise Ouakka. La réserve en eau du complexe hydraulique d'Al Massira-Hansali atteint 3,1 milliards de m3 équivalant à 91% de sa capacité, et une dotation importante de 650 millions de m3 (contre 600 millions de m3 la saison écoulée) a été allouée pour satisfaire les besoins des zones d'irrigation. Actuellement, un projet ambitieux pour la politique d'économie d'eau est lancé au niveau de la zone irriguée. L'objectif est de moderniser tous les équipements avec la mise en place des systèmes modernisés de goutte à goutte, pour un investissement global estimé à 5,3 MMDH.