C'est une photo d'une femme abandonnée prise quelque part dans une ville marocaine. Une femme qui, en ce temps très glacial, n'a trouvé de mieux, comme gîte, qu'une boîte en carton pour se protéger les côtés contre ce froid terrible. Alors qu'elle n'a comme couverture que le ciel du Bon Dieu. Un cas qu'on peut rencontrer, à la pelle, dans n'importe quel lieu. Les villes du Grand El Jadida n'échappent pas, non plus, à cette déplorable et triste situation. Des femmes âgées et abandonnées sont jetées en pâture. Elles élisent, ainsi, domicile dans les rues ou à l'entrée des mosquées ou à côté d'une administration publique du fait qu'elles ne trouvent plus de toit ni de cœurs tendres pour les protéger au moment où elles en ont le plus besoin. C'est-à-dire une fois âgées. Pourtant, ces femmes ne pourraient être coupées de la vie. Elles ont, quelque part, des enfants. Ces gens ont du oublier qu'elles qui les ont mis au monde , les ont éduqués , les ont fait grandir, ont peiné pour leur assurer nourriture, habillement, gîte , ont veillé sur eux quand ils étaient malades, ont partagé leurs peines et leurs joies depuis qu'ils étaient enfants jusqu'à ce qu'ils sont devenus adultes, ont poussé « un ouf » quand ils ont réussi dans leurs études, quand ils ont décroché un job et enfin elles ont été heureuses de les voir liés avec le compagnon ou la compagne de leur vie. Aujourd'hui, on constate, hélas, qu'il y a un manque d'amour flagrant dans notre société citadine. Heureusement que, dans le milieu rural, un brin de solidarité familiale existe encore et constitue une valeur forte et indiscutable. A bien y réfléchir, ces dames ont été belles, vivantes, aimantes et travaillant, à l'extérieur ou à la maison, comme des dingues pour éduquer leurs enfants. Elles ont supporté toutes les corvées du monde pour le bonheur de leurs progénitures. Et hop ! C'est le purgatoire. Ou l'enfer. Mais certainement pas le paradis à la fin. Méditons ! Méditons! Est- ce vraiment la juste récompense qu'elles méritent dans leurs moments de faiblesse ? Laquelle faiblesse grandit avec l'âge. C'est de l'ingratitude ! Pourtant, il y a quelques années, on partageait, sans honte, avec les personnes agées toute la misère et on veillait sur elles avec beaucoup de respect jusqu'à leur départ définitif. Aucun prétexte n'est valable pour justifier l'état de l'abandon. S'occuper de nos parents est une grande vertu que recommande l'Islam, notre religion. L'Etat, autorités locales et provinciales, élus et tissu associatif ne doivent, à leur tour, en aucun cas, se désister de leur rôle pour laisser ces mères (qui ne sont pas, d'ailleurs, les seules à vivre cette situation déplorable) abandonnées à leur propre sort. Il est du devoir du gouvernement de protéger les personnes âgées et abandonnées. Elles ont été, bel et bien dans le passé, productives au grand bonheur du pays. Il est impératif de rendre leur quotidien aussi agréable que possible. Ayons tous au moins une pensée pour elles pour les remercier et pour leur rendre la fin de leurs jours supportable.