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Enquête/El Jadida : Les femmes du ‘' Mokef'' Des bonnes à tout faire...
Publié dans Eljadida 24 le 30 - 03 - 2013

Avenue Mohammed Er-rafiî. A quelques mètres du marché central. Très tôt, elles élisent domicile dans les parages. Elles se réunissent par petits groupes de 3 à 5 femmes pour se raconter, certainement, leurs mésaventures de la veille. Ceci sans que leurs yeux ne perdent de vue les rues dans l'espoir de dénicher un client ou une cliente potentiels

Et hop ! Dès qu'une automobile s'arrête ou qu'un piéton passe, elles oublient l'objet de leurs discussions pour prendre d'assaut le ou les arrivants. « Baghi Khaddama ? (Vous voulez une bonne ?) ». Le ou la pauvre, ne sachant de quoi il s'agit, peut repousser l'offre même s'il (elle) en avait vraiment besoin. Laquelle prendre des 5 ou 10 femmes proposant leurs services ? Et c'est ainsi à longueurs de journées…
Karima, la trentaine environ, essaie, à l'instar de plusieurs autres femmes de différents âges, de décrocher un travail providentiel. Un foulard à la tête et vêtue d'une djellaba délavée, ses yeux ne cessent de scruter l'horizon dans le but de découvrir un ou une cliente avant ses concurrentes. « J'ai plusieurs bouches à nourrir. Des parents terrassés par l'âge et la maladie, deux frères et une petite sœur qui vont encore à l'école. Imaginez un petit peu nos besoins, soupire-t- elle. Des fois, on souffre terriblement faute de travail car il m'arrive, souvent, de rester plusieurs jours sans le moindre emploi. Pour y remédier, je me vois, en compagnie de mes frères, contrainte de faire l'aumône dans les rues et les cafés pour survivre. Une autre de mon âge, et elles sont nombreuses à le faire, opterait pour un autre métier plus facile ; mais rentable. Mais que le bon Dieu m'en préserve. Plutôt mourir que de m'adonner à un métier vil. » Fatima, une autre femme plus âgée, appuie cette thèse :« Il n'y a de mieux que de vivre dans la dignité la tête haute. J'ai toujours préféré les rudes tâches et les corvées pour des sommes modiques plutôt que de vendre mon corps. J'ai été toujours ainsi jusqu'à ce que j'ai rencontré mon mari. Nous avons des enfants et nous vivons heureux même si la misère nous ronge. Il existe des clients sans scrupules qui profitent de notre situation précaire pour nous imposer les pires corvées ménagères durant toute une journée pour une somme dérisoire. Mais que faire si on veut vivre dignement et honnêtement ? » Ajoute cette bonne femme meurtrie par les rudes épreuves d'une vie qui l'a lésée. Al Hajja, comme se plaisent à l'appeler ses amies pour sa sagesse, déplore, de son côté, le comportement et l'attitude de certaines ‘' frivoles'', comme elle les qualifie. « Certaines de ces légères ont porté préjudice à ce métier qui imposait, dans le passé, le respect des clientes et des clients. Cette espèce sont des bonnes à tout faire jusqu'à se prostituer avec leurs employeurs. D'autres, sans pudeur, n'hésitent pas à voler ces derniers. Ces comportements ont fait fuir beaucoup de clients et ont poussé d'autres à prendre toutes les précautions pour éviter toute malheureuse surprise. Quitte à nous fouiller à notre départ. » Ces attitudes malsaines ont fait perdre, certes, toute la confiance mise en cette frange d'employées. Sauf pour les malintentionnés !
Toutefois, faut-il le dire, ces bonnes femmes ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Certaines d'entre elles, tellement sérieuses et studieuses, jouissent, au contraire, de tous les égards de la part de leurs employeurs si bien qu'ils les entretiennent avec soin en leur réservant à chaque occasion religieuse des cadeaux divers : denrées alimentaires, vêtements, argent et autres nécessités de la vie. « Ces bienfaiteurs, que Dieu les préserve, nous à faire face à nos souffrances. Ils nous paient gracieusement, nous offrent diverses aides et n'hésitent pas à nous soigner si, par malheur, nous tombons malades. Les âmes charitables, Dieu merci, existent toujours. Mais jusqu'à quand. Notre gouvernement se doit de nous protéger. » Poursuit notre interlocutrice.
Un métier, certes, ingrat et déprécié qu'exercent ces femmes malgré elles en attendant des lendemains bien meilleurs. Elles espèrent. Elles rêvent. Peut-être qu'un jour viendra où le destin finirait par les récompenser en leur procurant un job stable et permanent ; un job qui préserverait leur dignité et celle des leurs. Surtout du côté des mères de familles chez qui on décèle, dans leurs voix et leurs yeux, ce doute, cette peur de quoi sera ce demain incertain. Cependant, en bonnes musulmanes, elles ne perdent point foi en leur créateur. Elles savent pertinemment que le bon Dieu, du haut du ciel, veille sur elles et sur les leurs.


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