À Eljadida, des enfants ayant abandonné l'école et venus de tous les coins du pays, gagnent leur vie en cirant des chaussures et en se faisant les porteurs de colis. Comme les autres cireurs, ils passent les nuits à la belle étoile. Le long des artères du plein centre-ville, plusieurs enfants s'adonnent au métier de cireur des chaussures. Ces enfants dont l'âge varie entre 9, 11 et 17 ans, tiennent une caisse, des boites de cirage, et brosses à chaussures. Et, tous ces mineurs avouent que la vie du « cireur » est rude. Ces enfants sont souvent taxés de pratiques maléfiques. Les malheurs qui frappent une famille (maladie, décès, perte d'emploi, etc.), leur sont ainsi imputés : ces jeunes gens sont considérés comme plus faciles à envoûter par les malfrats et autres "hors-la loi" qui cherchent à faire mal.En général, ces jeunes nient. Mais c'est uniquement parce qu'ils ont été intimidés ou même torturés par ce qu'on appelle dans leur jargon " les ghoul". Ils sont obligés de gagner leur vie en cirant des chaussures, en transportant les colis et sacs et même en volant. Le soir, ils ont des comptes à rendre aux " ghoul" et risquent souvent la nuit d'être victimes d'abus sexuel sous l'effet des drogues. Pas étonnant qu'ils aient la réputation d'être des enfants difficiles. Mais, comme tous les autres enfants, même les plus coriaces, leur place est à la maison. Ainsi, et vu que personne ne s'occupe de leur cas, ils se vengent de leur société par tous les moyens. Sont-ils contrôlés par les services concernés et les agents de la Sécurité? Ne constituent-ils pas un danger permanent pour les citoyens et surtout les filles et les femmes? Pour alléger le dur labeur de ces enfants évalués à plus d'une centaine, les responsables doivent prendre leurs responsabilités. Ils doivent faire appliquer les droits de l'enfant et les prendre en charge dans la mesure du possible. Aussi, les défenseurs des droits de l'enfant doivent-ils focaliser leur attention sur l'arrêt de travail des enfants et de leur exploitation.