L'activité au port d'El Jadida souffre, durant toute l'année, de l'invasion des marchands ambulants. Ces derniers, non seulement polluent la darse, mais présentent à la vente des poissons à la qualité sanitaire douteuse. Pendant le mois sacré du Ramadan et durant toute l'année, l'état du port d'El Jadida est catastrophique. Les eaux ruissellent et de grosses flaques d'eau se forment sur la principale allée de cette importante infrastructure portuaire de la Deauville Marocaine. Les fortes odeurs nauséabondes se dégagent de cet environnement. La plupart des vendeurs, arrivés de nulle part, s'installent et occupent quelques mètres carrés pour vendre leurs kilos de poissons aux automobilistes qui se rendent à ce port. L'insalubrité des lieux est insupportable, alors que certains clients une fois arrivés chez eux, se rendent compte que le poisson acheté était congelé à l'origine. Les passants et les consommateurs semblent s'accommoder à cet environnement pollué et ne semblent nullement gênés par l'état infecte des lieux. Les eaux usées qui ruissellent en surface, d'autant plus qu'elles produisent des odeurs nauséabondes qui incommodent toutes ces familles qui souhaitent s'évader en se rendant tout près de la mer ou pour acheter du poisson. Existe-t-il vraiment les conditions sanitaires réglementaires dans ce port? C'est vrai qu'une opération de revêtement de la chaussée a été faite, que le grand bassin du port a subi une opération de dragage et qu'un hall de la vente de poissons en gros a été réaménagé. Néanmoins, il reste quelques travaux à réaliser dans ce port. Alors pourquoi ne pas prendre la décision par l'autorité compétente de construire une poissonnerie de vente en détail équipée de chambre de congélation et d'une chambre froide avec une surface réservée à la commercialisation des poissons dotée d'étals de vente de détail de façon à ce que les poissons se vendent dans des conditions sanitaires réglementaires. Selon Abdellah, vendeur de poisson dans ce port, « c'est l'anarchie qui règne au port et même à la place « Darate El Kadi » du marché Allal El Kasmi qui a favorisé la prolifération des commerçants illégaux des produits de mer. Je suis un fils d'El Jadida. La plupart des vendeurs de poissons ici au port et au marché Allal El Kasmi sont illégaux. C'est nous qui investissons le plus et souffrons le plus pour obtenir ces quantités de poissons, alors que ces commerçants ne sont que des intermédiaires qui se soucient beaucoup plus du gain facile et non pas de la couverture de nos charges », précise-il. Qui va mettre fin à cette pagaille et à ces scènes d'insalubrité? L'ordre et la propreté au port d'Eljadida et aux marchés Allal El Kasmi et Bir Brahim seront-ils respectés par ces individus habitués à nager dans les eaux troubles ? Le port d'ElJadida existe depuis plus de 490 ans: Grâce à son port créé par les portugais entre 1913 et 1537, Mazagan (El Jadida) avait occupé une des premières places au Maroc par son mouvement commercial vu qu'elle jouait un rôle de pivot dans la consolidation des bases commerciales du Portugal sur la façade Atlantique du Maroc. Avant le 20è siècle, ce port était un port à barcasses, c'est à dire que les marchandises étaient d'abord descendues dans les barcasses par les seuls moyens du bord, puis, menées à la rame, elles gagnaient une petite darse, dite darse portugaise, située au pied du mur d'enceinte de la ville, accessible uniquement aux environs de la pleine mer. Les cargaisons étaient alors débarquées manuellement. La darse portugaise est en réalité un ancien fossé des remparts portugais. Pendant le protectorat français, le port de Mazagan (Eljadida), commencé en 1922 et terminé en 1924, fut doté de deux jetées convergentes de 400 et 600 mètres de longueur. La grande digue et les bassins actuels furent construits en 1949. À partir de 1925, El Jadida était le principal port d'exportation des oeufs marocains qui, pour plus de cent millions d'unités, prenaient chaque année le large pour être débarquées surtout en Espagne, en Angleterre et en France. Les exportations portaient également sur tout ce que produisaient les Doukkala, à savoir : le maïs, le blé, l'orge, le son, les fèves, l'alpiste, les amandes, les pois chiches, les peaux de boeufs, de chèvres, de moutons ainsi que les laines en suint, le fenugrec et d'autre produits. Le port de Mazagan était jusqu'en 1929 le deuxième port marocain. Il aurait pu devenir le premier port du pays, mais le développement et la proximité de Casablanca et de Safi ont freiné son expansion. Aujourd'hui le port se consacre exclusivement à la pêche et à la cueillette des algues. Cependant, il faut noter que SM le Roi Mohammed VI a procédé en octobre 2008 au lancement des travaux d'aménagement du port de pêche de la ville d'El Jadida, pour un coût de 50 millions de dirhams (MDH).