La Cité Portugaise de Mazagan, Patrimoine mondial de l'humanité, dont la création remonte au 16eme siècle est frappant. Elle se dégrade d'année en année au vu et au su des responsables (élus, autorité, direction régionale des affaires culturelles…) Assaillie de partout, investie outrageusement, la cité se découvre à gérer un quotidien qui échappe totalement. Méconnaissable, elle prête le flanc à métamorphose qui l'éloigne chaque jour un peu plus de ce qui ce fait, sa particularité et sa richesse. Oui, la Cité Portugaise a complètement changé. Et c'est bien triste. Elle est devenue quelconque, presque anonyme, des maisons surchargées, bariolées de toutes les couleurs. Les maisons qui ont pu être reconstruites ont pour la plupart perdu leurs caractéristiques architecturales et ornementales originelles suite aux surélévations, des constructions illégales sur les murs des remparts dont la hauteur dépasse ces derniers, taudification, amoncellement des ordures et gravats… Quand à l'état des moments, plusieurs portes et murailles sont dans un état de dégradation avancée, à cela s'ajoute quelques dizaines de maisons typiques qui menacent ruine. Malheureusement, ni les pouvoirs publics, ni les élus, ni la société civile, ni les particuliers concernés n'ont pu freiner la dynamique dégradation. Une visite des différents quartiers de la Cité Portugaise laisse l'impression qu'on est devant des lieux sombrant dans une longue agonie, laissés parfois dans un état d'abandon, ce qui accélère le rythme de délabrement de plusieurs dizaines d'édifices. Ces actes incensés auquels on assiste actuellement, par la défiguration de ce site témoin de l'histoire de la ville (d'El Breija) El Jadida, mais mène à poser des questions sur le mutisme des responsables de la ville et sur les raisons des autorisations données aux... Quand comprendra-t-on qu'à force de laisser construire n'importe quoi, n'importe où, nous finirons par tuer la poule aux œufs d'or que constitue notre patrimoine et par détruire l'originalité et le charme qui font l'attrait de notre Cité Portugaise ? Qu'aurons-nous alors laisser à nos enfants et petits enfants ?