Les cafards sont partout : rues, boulevards maisons, mosquées, cafés…ils envahissent entièrement la ville. Jamais de mémoire de jdidi, on n'en a vu autant. Les quelques moments de répit que nous nous accordons entre amis ou en famille, après le jeûne, sont absolument gâchés par ces bestioles. Ces cafards « jdidis » semblent tellement à l'aise, tellement allègres dans les espaces envahis, qu'ils ne se contentent plus de se faufiler par terre comme leurs congénères…mais volent aussi et le font admirablement. Nous sommes envahis de partout… cela ressemble à un assaut final. Un assaut digne des plus grands stratèges. Une grande bataille est entrain d'être livrée pour la suprématie finale de la ville… Face à une armada en surnombre, le jdidi lambda bat en retraite. Il est vrai que sporadiquement, certains trouvent la motivation, les ressources et le reflexe nécessaires pour répliquer à coup de babouches. Certes, ils finissent par écraser certains de ces compères. Mais loin d'eux, toute prétention d'endiguer totalement l'invasion. Nous sommes dans la cité de Jawhara, de Malhouniyates et d'Andaloussiyates, les cafards s'en donnent à cœur joie. Ils festoient et dansent. Ils sont maitres des lieux. Ave Sarrak Ezzite !!! Habitués à voir les égouts d'El Jadida traités et aseptisés à l'approche de chaque été, nous avons décidé de nous enquérir de la situation auprès d'un conseiller municipal qui nous fît cette déclaration. « Depuis environ huit ans, cette responsabilité a été déléguée à la RADEEJ. Depuis, nous n'en sommes plus directement responsables. Dire aujourd'hui que la délégation de cette responsabilité est une réussite, c'est une autre histoire. Une réunion du Conseil de la ville, à ce propos, est nécessaire pour voir plus clair dans la question. Il n'y a pas que les cafards, les rats sont aussi de plus en nombreux, et comme si l'Fil a besoin d'une fila, le vol des regards est de plus en plus fréquent ». En attendant godot, pardon, que notre Conseil se réunisse et trouve la parade adéquate à notre malheur, les jdidis lancent un SOS aux composantes de la ville, afin de lutter contre ces « ennemis » d'un autre ordre. Un moyen doit être trouvé, urgemment, afin d'éradiquer cette invasion. C'est un laxisme qui pose d'irrémédiables questions d'hygiène et crée un risque réel d'épidémies, véhiculé par cet insecte qui possède la fâcheuse tendance de s'immiscer un peu partout. Une désinfection des égouts ainsi qu'un ramassage régulier des déchets et ordures doivent figurer parmi les priorités des responsables.