En ce samedi 5 mai 2012, jour de l'inauguration du Café Littéraire “El Jadida-Mazagao“, la mer était d'un bleu divin, déroulant de petites vagues timides de blancheur. le beau temps et la sérénité des éléments fêtaient avec nous l'arrivée de l'écrivaine et poétesse jdidie MARIA ZAKI. Sur la plage, la foule des footballeurs du week-end jouait par petits groupes improvisés, au grand plaisir des marcheurs, des fans du BARÇA, des promeneurs et des dragueurs de la corniche. On était tous là, admiratifs de l'air marin et du moment qui allait venir, Face à la Mer, à l'étage d'un café en bordure de la chaussée qui mène droit à la Cité portugaise. On était heureux et impatients de converser et débattre avec la poétesse ! Au café Face à la Mer, le premier invité à se présenter sur les lieux n'est autre qu'un ancien professeur de maths de l'écrivaine, Mr FOUSI Hassan, qui me confia avoir reçu avec une immense joie l'invitation pour revoir son élève à qui il prédisait un avenir prometteur de part son intelligence, son assiduité et les meilleures notes qu'elle collectionnait dans sa classe. Il en parlait avec une grande émotion tant l'écrivaine était un modèle de droiture et du travail soigné. Ensuite, à l'approche de midi, se succédèrent les amis, certains proches, les nostalgiques de la Mythique El Jadida des années 70, les amis du Café Littéraire El Jadida-Mazagao et certains curieux, attablés près du plateau du Café Littéraire qui vinrent découvrir ce nouveau remue ménage inhabituel qui ne laissait personne indifférent. En vérité, tout n'était pas loin de l'objectif des organisateurs : sortir le Café Littéraire de ses sentiers battus, rompre avec les rares salons littéraires usités et projeter la conférence littéraire dans l'univers du quotidien, dans les cafés, ces lieux de « méditation », ces endroits tranquilles ou le citoyen lambda va se soustraire aux tracas de la vie sociale, échappant au marteau du monde du travail quand il en a un, ou l'enclume de l'ennui, du désert culturel ambiant et de la mortelle routine. « Le choix du week-end n'est pas fortuit, nous confia le Président de l'Association, c'est pour permettre aux Jdidis de Casa, de Rabat, de Marrakech ou de Paris de venir déguster un bon quart d'heure culturel, au milieu des amis et de la famille ». A la question de savoir pourquoi une telle initiative est-elle lancée, il répond : « En plus d'être un hymne à l'amitié, Le café Littéraire est une aubaine et une chance, dans une ville où le Théâtre Municipal est en pleine restauration. Normal ! La vieille bâtisse sombrait dans les abîmes de la décrépitude du temps, conséquence logique d'une gestion trentenaire catastrophique de la culture ». « Nous sommes un groupe d'amis de différents domaines, mais tous passionnés de littérature. Et nous voulons faire quelque chose pour cette ville, remuer les vieilles habitudes, profiter de nos moments de détente autour d'un café littéraire et convivial. Il y a parmi nous un chef de service de la Municipalité, un ancien journaliste de Tel Quel, une Directrice de Société, moi-même ayant été Directeur de Banque pendant 18 ans et deux vétérans du monde de l'enseignement dont un Derridien, pur et dur “deconstructionniste“, si nous ne le sommes pas tous quelque part !!!…». Le Café Littéraire débuta par le mot du Président de l'association qui remercia particulièrement la poétesse qui inaugurait par sa venue le Café Littéraire “El Jadida-Mazagao“ : « Nous accueillons avec une grande fierté et un immense plaisir l'écrivaine jdidie MARIA ZAKI qui vient de faire avant hier une rencontre-débat à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d'El Jadida. Elle s'épanouit de plus en plus grâce à sa poésie et à ses romans. Nous sommes le 5.5, une date aux chiffres magiques, quand on sait que MARIA ZAKI a écrit 10 livres, dans lesquels on trouve des nouvelles comme « Maktoub» ou encore cette nouvelle titrée « Face à la Mer », un recueil de nouvelles publié en 2009. Nous avons là des coïncidences bizarres et heureuses qui en disent long sur les hasards des rencontres et de la création ». Dans son dernier roman « La Fable du deuxième sexe » l'histoire est très bien trouvée et originale. MARIA ZAKI a développé l'idée de la métamorphose du principal personnage ADAM, un adolescent d'El Jadida, en une jeune fille, alors que son esprit demeura inchangé. En se promenant sur la plage derrière les traces de pas humains se dirigeant vers la mer, il trouva un foulard qu'il ramassa et cacha dans sa poche. En se réveillant le lendemain matin, son corps devint celui d'une fille … L'intrigue est traitée d'une manière poétique, MARIA ZAKI réalise une romance poétique où elle traite des thèmes difficiles avec une aisance admirable. C'est un livre qui joue avec une certaine sagesse philosophique, tout en pointant le doigt sur les préjugés, les idées reçues et les conceptions traditionnelles sur les sexes. Elle nous a également lu de très beaux poèmes extraits de son dernier recueil de poésie : « Soudain les roses pourpres ». Le tout s'est déroulé dans une ambiance conviviale et simple, je dirais même fraternelle, et d'une grande qualité littéraire.