Le Roi Mohammed VI a souligné la nécessité de veiller à la mise en place des institutions constitutionnelles dans les plus brefs délais et de garantir leur bon fonctionnement.
Dans un discours adressé samedi à la Nation, à l'occasion du 12è anniversaire de la Fête du trône, le Roi a expliqué que cette mise en oeuvre doit se faire sur la base de trois fondamentaux, à savoir l'attachement à la suprématie de l'esprit et de la lettre de la Constitution, la nécessité de créer un climat politique sain, digne du Maroc nouveau et la nécessité d'¿uvrer, dans un esprit consensuel positif, à l'opérationnalisation des institutions constitutionnelles, en veillant à l'adoption des textes juridiques nécessaires et à la mise en oeuvre des réformes politiques requises. Ces réformes "devraient, en effet, favoriser l'émergence d'un paysage politique et institutionnel nouveau et sain, qui soit digne de notre Constitution avancée et de nature à prévenir la reproduction des travers et des dysfonctionnements affectant le paysage politique actuel", a souligné le Roi. Tout atermoiement dans ce sens risque d'hypothéquer cette dynamique de confiance et de dilapider les opportunités qu'offre la nouvelle réforme en matière de développement et pour réunir les conditions d'une vie décente pour Notre peuple vaillant et tout retard serait incompatible avec les dispositions transitoires de la Constitution qui, par définition, ont un caractère provisoire, a dit SM le Roi. Le Souverain a appelé l'ensemble des acteurs concernés à adopter un échéancier rigoureux qui leur permette, à eux et à tous les citoyens, de disposer d'une vision claire du processus de mise en place des institutions constitutionnelles, à court et moyen terme. A court terme, a dit le Souverain," la priorité devrait être donnée à l'adoption des nouvelles lois relatives aux institutions législatives, exécutives et judiciaires". "Il importe de commencer par l'élection de la nouvelle Chambre des Représentants, pour que Nous procédions, sur la base des résultats du scrutin y afférent et conformément aux dispositions de la Constitution, à la nomination du Chef de gouvernement, au sein du parti qui sera arrivé en tête de ces élections, et aussi pour pouvoir former, par la grâce de Dieu, un nouveau gouvernement issu d'une majorité parlementaire solidaire et homogène", a dit SM le Roi. Quant à la Chambre des Conseillers, a indiqué le Souverain, "sa mise en place est subordonnée à l'adoption des lois organiques et autres textes législatifs relatifs à la régionalisation avancée, aux différentes collectivités territoriales et à la deuxième Chambre". "Elle est également tributaire de l'organisation, selon un calendrier précis, des échéances électorales y afférentes, lesquelles seront bouclées par l'installation de la Chambre des Conseillers, dans sa nouvelle composition, avant fin 2012", a expliqué SM le Roi. Le Souverain a exhorté à ce propos "tous les acteurs concernés à oeuvrer de façon constructive, pour réunir les conditions appropriées afin que ce processus électoral à paliers multiples et successifs, se déroule dans le respect des valeurs de probité et de transparence". "Nous les engageons à faire preuve d'un sens élevé des responsabilités et à faire prévaloir les intérêts supérieurs de la nation et des citoyens, sur toute autre considération", a souligné le Roi. S'agissant du moyen terme, "la mise à niveau législative globale reste l'un des principaux chantiers qu'il appartient au gouvernement et au parlement de mettre en marche avant la fin de la prochaine législature". A cet égard, le Souverain a insisté sur la nécessité de mettre au point une feuille de route rigoureuse pour l'élaboration et l'adoption des différentes lois organiques et la mise en place des différentes institutions dédiées aux droits de l'Homme et celles vouées au développement, en soulignant que "la confiance et l'adhésion à l'action collective doivent prévaloir sur les tentations démobilisatrices, démoralisantes et nihilistes et sur les pratiques mystificatrices éculées". MAP