Rien ne va plus entre le PJD et le PPS que son avenir au sein du gouvernement semble compromis. L'entente cordiale entre les deux formations politiques, bien qu'idéologiquement opposées, sous l'ère Benkirane s'effrite sérieusement ! L'épisode de Charafate Afailal pourrait même être l'épilogue d'une coalition qui avait provoqué l'animosité d'autres formations de la majorité. Et pour cause, depuis 2011, le soutien du PPS au PJD post législatives de 2011 contre le G8, dont le chef de file n'était autre que le RNI présidé à l'époque par Salaheddine Mezouar, lui a valu, pour 18 sièges au Parlement, 4 portefeuilles ministériels. A savoir le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville, campé par Nabil Benabdellah, le ministère de la Santé avec à sa tête El Houcine El Ouardi, le ministère de l'Emploi tenu par Abdelouahed Souhail et le ministère de la Culture, avec Mohamed Amine Sbihi. Avec le retrait du PI de la coalition gouvernementale en juillet 2013, et l'arrivée du RNI dans la majorité, malgré la division du portefeuille de Benabdellah en deux pour le partager avec Mohand Laensar, le PPS se voit même attribué le ministère délégué à l'eau qu'assurera dès 2013 Charafate Afailal. Même après le blocage politique, le PPS se maintient, contre vents et marrées, dans la coalition de la majorité post législative 2016, et qui ne sera formée qu'en avril 2017. Et bien qu'il ne remporte que 12 sièges au Parlement, il continue à officier au ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville et au ministère de la santé, campés par Benabdellah et El Ouardi, en plus du secrétariat de l'eau mais pas pour longtemps. Les deux hommes feront les frais du séisme politique d'octobre 2017 et seront remplacés par Abdelahad Fassi Fihri et Anas Doukkali de la même formation au lieu de voir toute la formation quitter le gouvernement. Sans oublier Mohamed Sbihi qui figure dans la liste de ceux dont « aucune fonction officielle ne leur sera confiée à l'avenir ». Le PPS est-il aujourd'hui sur le point de quitter la majorité gouvernementale ? Il faut croire que non, surtout à la lumière du communiqué de ce mardi 28, qui certes souligne l'incompréhension de la suppression du poste de Charafate Afailal, provoqué par Amara, comme nous le soulignions dans notre Billet de la Rédaction du 21 août, mais tempère et gagne du temps jusqu'à la réunion le 22 septembre du comité central du parti. Comme tout parti, le PPS est opportuniste et ne lâchera rien facilement, et surtout pas avant d'avoir trouvé une nouvelle alliance. Mais après la Koutla et le PJD et dans le contexte actuel qui pourrait faire bloc avec le PPS, qui plus est ne pèse pas sur la scène électorale ?