Le PPS ne lâche pas prise. Révolté par la récente suppression du poste de secrétariat d'Etat chargé de l'eau -lequel était confié à Charafat Afailal- la formation menée par Mohamed Nabil Benabdellah renvoie aujourd'hui la balle dans le camp du chef de gouvernement. Hier, mardi, en effet, le bureau politique du PPS tenait une réunion à Rabat, au cours de laquelle les membres ont manifesté leur étonnement quant à la prise de cette décision. «Ni le parti ni la secrétaire d'Etat, qui est la première concernée, n'ont été informés de cette proposition avant qu'elle soit présentée pour approbation du roi», souligne le bureau politique du PPS. Et de rappeler que le parti «fait toujours preuve d'estime et de plein respect pour les hautes décisions royales et s'y conforme». Par ailleurs, le bureau politique du parti du livre a salué l'action de Charafat Afailal, «une militante responsable qui a fait montre de compétences avérées, d'un sens élevé de patriotisme, de dynamisme et d'honnêteté, de présence estimée sur le terrain et de capacité d'action reconnue par les différents acteurs aux niveaux national et local, et ce, durant l'accomplissement de ses responsabilités à la tête de son département». Il a par en outre exprimé «son incompréhension quant à la signification de cette proposition (....) qui a concerné uniquement le secteur de l'Eau, sans prendre en considération les constantes politiques et déontologiques nécessaires en matière de gestion des alliances et des relations au sein de toute majorité gouvernementale mûre». Pour le parti du livre, «la situation des secrétariats d'Etat et de ceux qui en ont la charge pose un véritable problème pour toutes les instances politiques formant la majorité gouvernementale en ce qui concerne les prérogatives et la relation avec les ministres qui en assurent la supervision». Quitter la coalition ? Pour certains observateurs, la suppression du secrétariat d'Etat chargé de l'Eau lève le voile sur une quasi-absence de communication entre les partis de la coalition gouvernementale. Même la Charte de la majorité impose à ces partis, justement, de préserver un «minimum» de communication et de cohésion. D'ailleurs, ladite charte repose sur cinq axes se rattachant à cette même notion, la communication, à savoir l'approche participative, l'efficacité, la transparence dans la gestion, la solidarité en matière de responsabilité et le dialogue avec les partenaires. Pour d'autres analystes, ces derniers évènements posent aujourd'hui la question de savoir si le PPS et le PJD sont toujours en phase. «Le traitement de cette question est en contradiction totale avec les efforts requis pour donner un nouveau souffle à la vie politique et réunir les conditions susceptibles afin d'améliorer l'action du gouvernement pour qu'il puisse jouer un rôle essentiel en faveur d'une mobilisation nationale à même de promouvoir une nouvelle relance économique plaçant la question sociale au centre du projet réformiste et consolidant l'édification démocratique», souligne le communiqué du PPS. Le PPS quittera-t-il une coalition gouvernementale dont il est membre depuis 2011 ? Pour le bureau politique du parti, cette question ne se pose pas actuellement, puisqu'il attend des éclaircissements de la part du chef de gouvernement. D'ailleurs, le parti a convoqué son comité central pour une réunion extraordinaire le 22 septembre prochain en vue d'approfondir l'analyse de la situation et d'adopter la position qui s'approprie.