Ecrit par la Rédaction | La FEDGIAC monte au créneau pour dénoncer une gestion inefficace de la formation en cours d'emploi (FCE). En 2020, seuls 35% des financements destinés à la FCE ont été affectés au remboursement des actions des deux mécanismes. Quant à 2021, les fonds sont toujours gelés. Destinée à développer la qualification et les compétences des salariés pour leur permettre de faire face aux évolutions du marché du travail et faciliter leur promotion socioprofessionnelle et pour accompagner la mise à niveau des entreprises et favoriser leur compétitivité, la formation en cours d'emploi (FCE) semble être en panne. C'est ce que dénonce la FEDGIAC, Fédération des GIAC, qui interpelle les pouvoirs publics pour débloquer une situation qui entrave le renforcement de la compétitivité des entreprises. Pour comprendre ce qui se bloque réellement, rappelons que les pouvoirs publics ont mis en place un système de financement des actions et programmes de formation en cours d'emploi pour le renforcement de la compétitivité des entreprises et l'amélioration continue des compétences des salariés. Ce financement, émanant d'une fraction de la taxe de formation professionnelle (TFP), est concrétisé, au terme de procédures définies, dans deux manuels de procédures GIAC/CSF, précise la FEDGIAC dans un communiqué. Concrètement, le premier mécanisme est relatif au mécanisme de financement des études stratégiques et des ingénieries de formation, géré par les GIAC (Groupement interprofessionnel d'aide au conseil) et le deuxième est relatif au financement des actions de formation, géré directement par l'OFPPT. Rappelons également que le décret N° 2-73-633 du 22 mai 1974 relatif à la TFP a consacré 30% de cette Taxe au financement des actions menées par les deux mécanismes GIAC/CSF. Durant l'exercice 2020, cette taxe est estimée, selon la Fédération à 718,56 MDH dont seulement 35% soit 251,43 MDH (source OFPPT) a été affecté au remboursement des actions des deux mécanismes. « Pour les actions conduites par les GIAC (individuelles et sectorielles), seul un montant de 77,69 MDH a été mobilisé, soit l'équivalent de 10,5% de cette fraction », tient à souligner la FEDGIAC. Mais là où le bât blesse c'est le gel des fonds réservés à l'exercice 2021. La FEDGIAC affirme que le budget réservé au financement du Conseil, des études et des actions d'information-sensibilisation pour 2021 est gelé malgré qu'un budget prévisionnel d'un montant de 200 MDH ait été accordé par le comité de gestion en mars 2021. Elle se pose même la question s'il ne faut pas décréter 2021 année blanche ? « Une question légitime au moment où nous sommes obligés de procéder aux remboursements des dépenses réalisées et justifiés conformément aux règles en vigueur par les entreprises et les associations professionnelles », affirme la FEDGIAC. La Fédération tire la sonnette d'alarme dans un contexte de plus en plus compliqué pour les entreprises qui continuent de subir de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. Pour faire face à cette situation dramatique, plusieurs entreprises se sont engagées dans des études de redéfinition des orientations stratégiques, des plans de continuité d'activité et des actions de formation adaptation ou reconversion, précise la Fédération. « La Fédération des GIAC « FEDGIAC » interpelle les pouvoirs publics sur les raisons de cet état de fait nuisible aux entreprises et à l'économie nationale en général, dans un contexte où les GIAC, les entreprises et les fédérations sectorielles sont confrontés à une campagne de diffamation et de dénigrement par ceux-là même à qui les pouvoirs publics ont confié la gouvernante et la gestion du système », précise la FEDGIAC. Et d'ajouter « si nous partageons avec l'OFPPT de nombreux points communs et le devoir d'être au service des entreprises, reste qu'il y a de profondes divergences, aux conséquences non négligeables, dans nos approches des fondamentaux de l'intérêt général dans un contexte marqué aujourd'hui par la discussion du rapport du Nouveau Modèle de Développement qui a mis l'accent sur le renforcement du rôle du secteur privé dans le dispositif de développement des compétences, particulièrement, la planification des besoins en ressources humaines à travers l'identification continue des métiers et des compétences recherchées par les entreprises...». La FEDGIAC interpelle le Département de la Formation Professionnelle ainsi que l'OFPPT à libérer, dans les plus brefs délais, les fonds dédiés par les organes compétents au titre de l'année 2021 aux entreprises et secteurs dont les GIAC ne sont qu'un outil de facilitation et d'intermédiation.