* Plus de deux ans après la réforme des Contrats Spéciaux de Formation, lAssociation des Bureaux de Conseil et de Formation fait le point. * Délais de remboursement trop longs, conditions déligibilité à revoir, absence de données et de statistiques sur la FCE, sont autant de points soulevés par le rapport. * Enfin, lAssociation préconise également une mise à jour du manuel de procédures des GIAC. Dans le cadre de son programme 2007, lAssociation des Bureaux de Conseil et de Formation (ABCF) a organisé à Casablanca une série de réunions durant lesquelles ses membres ont décortiqué la réforme du nouveau système CSF-GIAC (Contrats Spéciaux de Formation - Groupements Interprofessionnels dAide au Conseil). Un travail de longue haleine, plus de six mois, qui a permis de mettre en évidence quelques points relatifs au fonctionnement actuel du système. A titre de rappel, depuis 1996 on a assisté à la mise en place dans le cadre du 3ème projet avec la Banque mondiale de deux mécanismes, les GIAC et CSF, ce qui a permis une vulgarisation et une expansion rapides du recours des entreprises à la FCE (Formation en Cour dEmploi).. Le décret de 2002 a vu la pérennisation financière du système par la définition dune fraction de 20 % du produit de la Taxe de la Formation Professionnelle en 2002 réservée à la FCE (GIAC et CSF) qui augmente progressivement pour atteindre 30 % en 2007. En 2006, lOFPPT, le Secrétariat dEtat chargé de la Formation Professionnelle, le Département des Finances et les partenaires sociaux ont entrepris un grand travail de restructuration du Système pour mieux accompagner les entreprises dans la FCE. Lévaluation de lABCF insiste tout dabord sur la gouvernance du système ainsi que le système dinformation y afférent. Si les Assises nationales de la formation professionnelle tenues à Rabat les 31 octobre et 1er novembre 2006 ont recommandé dimpliquer les partenaires sociaux ainsi que les professionnels de la formation dans la gestion de la formation en cours demploi, lABCF déplore toutefois son absence au niveau des instances de pilotage du système des CSF. Elle est certes présente dans le Comité de pilotage du programme dassistance technique au niveau des formations portant sur le cadre méthodologique de lingénierie de formation et lanalyse stratégique (projet MEDA, SEFP, SFERE, ORH). LABCF est également présente dans le Comité de pilotage relatif au projet de qualification des cabinets (SEFP). LAssociation est aussi partenaire de lANPME, lANAPEC et du programme PAE. De même quelle est membre de la FMCI et de la Commission formation de la CGEM, mais elle nest pas présente à tous les maillons de la chaîne. En ce qui concerne le système dinformation sur la FCE, et bien quil ait été recommandé de rendre accessibles les données et les statistiques sur la FCE, de même que de rendre accessibles les rapports daudit du système CSF auprès des représentants des entreprises, des travailleurs et des Bureaux de Formation Conseil, il nen est rien comme consigné dans le rapport dévaluation élaboré par lABCF. «Linformation ne circule pas encore comme elle devrait», peut-on y lire. Léligibilité des entreprises et des cabinets à revoir Selon la procédure réformée, léligibilité des entreprises privées est désormais basée sur les déclarations de la Taxe de la Formation professionnelle (TFP) pendant 12 mois. Lentreprise peut vérifier son éligibilité à travers le module «Eligibilité» du portail dédié par lOFPPT aux CSF. Une fois éligible, elle constitue un «Dossier administratif» quelle dépose auprès de lUnité de gestion de son lieu daffiliation à la CNSS. Après vérification de léligibilité de lentreprise et de la conformité des pièces présentées, une attestation daccès aux CSF est délivrée par lUnité de gestion à lentreprise. Selon lABCF, léligibilité des entreprises aux CSF pourrait être accordée sur simple présentation dune attestation de la CNSS pour soumission aux marchés publics valable toute lannée. «Au niveau des cotisations TFP, on pourrait prendre comme base les 12 mois précédant la demande soit N-1 (et non N-2 à N-1 actuellement)», souligne-t-on auprès de lABCF. En ce qui concerne léligibilité des cabinets et daprès le manuel de procédure, quand une entreprise souhaite travailler avec un organisme de formation, elle doit introduire le N° de la CNSS de cet organisme dans le module «éligibilité» du portail CSF et vérifier son éligibilité avant de lui demander de fournir le formulaire F3 dûment rempli. A titre de rappel, et comme il est précisé dans la procédure P 2.0, si lorganisme de formation sélectionné nest pas éligible, le dossier technique de lentreprise nest pas réceptionné. Le passeport CSF est un point d'entrée unique qui permet d'avoir accès à tous les services de financement de la formation continue. Etant valable pendant l'année de sa demande, il permet à l'entreprise de demander le financement des actions de Diagnostic Stratégique et d'ingénierie aux GIAC, de demander le financement des actions de formation aux unités de gestion CSF de l'OFPPT, et de participer aux formations groupées. LABCF a cependant fait remarquer que certains cabinets perdaient leur éligibilité au cours de lannée alors que le manuel précise quil sagit dun passeport annuel. Dautre part, il faut donner aux entreprises et aux cabinets le temps de régler les problèmes ou erreurs dans leur situation avec la CNSS. Ce ne sont pas là les seuls points soulevés par lévaluation réalisée par les bureaux de Conseil en formation puisque des remarques ont été émises par lABCF sur la durée de validité dune ingénierie de formation. Dans la mesure où celle-ci est le reflet de la stratégie de lentreprise, lABCF estime quil est nécessaire de définir la durée de validité de cette ingénierie car les problèmes stratégiques de lentreprise ne changent pas dune année à lautre. Pour ce qui est de la validation dune ingénierie de formation, elle se fait par un Comité du GIAC. «La révision du cadre méthodologique en cours et limplication des consultants membres de lABCF vont entraîner ladoption dun nouveau mode de validation». Les remboursements se font attendre Ce point reste critique et lABCF insiste sur son importance car de nombreuses entreprises ont renoncé à leurs programmes de formation du fait de retards importants dans les remboursements. A cet effet, lABCF demande le respect par lOFPPT des procédures en matière de remboursement. Elle réclame également que les tarifs appliqués par les GIAC soient revus essentiellement à cause de la lourdeur de lingénierie de la formation et du diagnostic stratégique et de la méthodologie à mettre en uvre. Une mise à jour du manuel des procédures des GIAC serait même nécessaire. «Il convient de sassurer que lensemble des comités régionaux dispose des grilles de tarifs. Dautre part, les barèmes doivent être mis à jour. Pour plus de transparence, le financement des actions de formation est calculé sur la base dune nomenclature des coûts publique, révisée par les Comités régionaux des CSF, selon les besoins de chaque région», relève le rapport de lABCF. Si lABCF est favorable au contrôle, elle propose linterdiction de lapplication des réglements par effet rétroactif et lobligation de clore la période du contrôle au plus tard un mois après la dernière action de formation planifiée de lannée.