Le 30 Octobre 2020, le Conseil de sécurité de l'ONU va se saisir de la question du Sahara pour adopter une nouvelle résolution. Afin de préparer cette réunion du Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l'ONU António Guterres a publié son rapport le 2 Octobre 2020. Il a tout d'abord rappelé la résolution 2494 du 30 Octobre 2019 qui affirme « la nécessité de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis ». Il a mis en exergue le processus des tables rondes qui ont eu lieu à Genève en 2018 et 2019 lancé par l'ancien envoyé personnel Horst Köhler avec la participation des parties concernées : Maroc, Mauritanie, Algérie et Polisario. Il a indiqué qu'il est favorable à la continuité de ce processus, et s'est engagé à nommer un nouvel envoyé personnel pour construire sur les progrès réalisés. Le Secrétaire général de l'ONU a loué la coopération du Maroc avec le Minurso pendant la pandémie du Covid-19 tant au niveau des tests que de la logistique. Comme chaque année à l'approche du mois d'Octobre, le Polisario se manifeste pour tenter de peser sur la résolution de l'ONU concernant le Sahara. C'est ainsi que vers la fin du mois de Septembre 2020, des éléments armés du Polisario ont obstrué la circulation civile et commerciale dans la zone tampon de Guerguerate à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie. Dans son rapport du 2 Octobre 2020, Guterres a adressé un réquisitoire sans équivoque contre les violations massives gravissimes et persistantes par le Polisario du cessez-le-feu, des accords militaires et des résolutions du Conseil de sécurité, notamment à Guerguerate. Afin de maintenir la tension avec l'ONU, le Chef du Polisario Brahim Ghali a fait parvenir le 22 Octobre 2020 une lettre au Secrétaire général de l'ONU qualifiant le passage de Guerguerate de «brèche illégale», écrivant qu'il n'empêchera plus les manifestants d'aller obstruer le passage, voire qu'il les soutiendra militairement. Appréhendant une résolution du Conseil de sécurité en leur défaveur, les dirigeants du Polisario multiplient les sorties bellicistes contre le Maroc, allant jusqu'à évoquer un accord militaire avec l'Algérie. D'autre part la révision de la Constitution algérienne va autoriser l'armée à intervenir hors de ses frontières. Toutes ces gesticulations du Polisario et de l'Algérie ont pour objectif de brandir aux yeux de la communauté internationale, la menace d'un retour aux armes. La frustration des adversaires de notre intégrité territoriale a été ravivée par l'installation à Dakhla et Laâyoune de Consulats de 12 pays africains, qui reconnaissent ainsi la pleine souveraineté du Maroc sur ses Provinces sahariennes. Le Polisario et l'Algérie ont protesté auprès de l'ONU qui a répondu que ces décisions relèvent de l'entière souveraineté de ces pays. S'agissant des droits de l'homme, le Secrétaire général de l'ONU dans son rapport du 2 Octobre 2020 a dressé un bilan sombre des violations massives de ces droits dans les camps de Tindouf en Algérie, et particulièrement en cette période de pandémie du Covid-19. Le Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l'homme (HCDH) a de son côté fait état des conséquences négatives de la fermeture des frontières, des obstacles à l'aide humanitaire, et la diminution des activités économiques dans les camps de Tindouf. Il a mentionné également les mauvais traitements par les forces de sécurité du Polisario de blogueurs, de médecins et des infirmières engagées dans la documentation des cas Covid-19 dans les camps de Tindouf. En outre Guterres a recommandé le renouvellement pour un an jusqu'au 31 Octobre 2021 du mandat de la Minurso, en précisant que la tâche principale de cette dernière est la supervision du cessz-le-feu. Il a également souligné l'exclusivité de l'ONU du processus politique sur le Sahara. En définitive, le nouveau rapport de Secrétaire général de l'ONU conforte la position du Royaume sur l'ensemble des aspects liés au différent régional du Sahara. Le Conseil de sécurité suit en général les rapports du Secrétaire général, c'est pourquoi on peut s'attendre à une résolution favorable au Maroc le 30 Octobre 2020. Cependant il y a lieu de rester vigilant, car aussi bien le Polisario que son protecteur l'Algérie n'ont pas infléchi leur position, et demandent toujours l'organisation d'un référendum, option qui a été abandonnée par l'ONU depuis 2001. Par Jawad KERDOUDI Président de l'IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)