Pour son premier rapport sur le Sahara occidental, le nouveau secrétaire général de l'ONU a joué la prudence. Le Portugais s'est dit déterminé à relancer le processus de négociations entre le Maroc et le Polisario avec "une nouvelle dynamique et un nouvel esprit". La crise de Guerguerate a dominé le texte d'Antonio Guterres. Yabiladi s'est procuré le nouveau rapport du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental. Le terme Guerguerate a été répété plusieurs fois par le Portugais. D'ailleurs son texte commence par l'éclatement de cette crise, le 14 août 2016, suite aux opérations menées par la gendarmerie royale dans la zone tampon. Antonio Guterres évoque ainsi dans son rapport l'appel de Ban Ki-moon du 28 août adressé au Maroc et le Polisario «à suspendre toute action qui modifie le statu quo et à retirer tous les éléments armés afin d'empêcher toute nouvelle escalade et permettre à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) de tenir des discussions avec les deux parties sur la situation». Prudence Dans son récit des événements depuis le 14 août, le Portugais a salué le retrait unilatéral de l'armée marocaine de Guerguerate. En revanche il a fait part de sa «déception» du refus de la direction du Polisario de suivre les traces du royaume. Guterres a, par ailleurs, fait part des agissements des milices du Polisario contre des camions et des voitures marocains empruntant le corridor menant vers la Mauritanie. Le Portugais a souligné que ces provocations se poursuivent encore malgré les «protestations» du Maroc qui «a demandé l'intervention de la Minurso». Dans l'ensemble, le Portugais est resté prudent. Il s'est gardé de recommander un élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara sous souveraineté marocaine, comme l'avait fait son prédécesseur. Néanmoins, Guterres a appelé de ses vœux à l'installation d'un mécanisme «indépendant, impartial et soutenu» en vue de surveiller les droits de l'Homme aussi bien dans la partie contrôlée par le royaume que dans les camps de Tindouf. Cette prudence se manifeste également dans le paragraphe 61 réservé aux aides humanitaires aux sahraouis des camps. Là aussi, le secrétaire général a évité de pointer du doigt la responsabilité de l'Algérie dans le blocage du recensement de la population et ce malgré les cinq dernières résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental. Au terme de son rapport, le secrétaire général de l'ONU a invité le Conseil de sécurité à prolonger, pour une année supplémentaire, le mandat de la Minurso. Il s'est engagé à relancer le processus des négociations avec «une nouvelle dynamique et un nouvel esprit». Le Portugais a également invité les Quinze à accorder les moyens financiers nécessaires pour que la Minurso puisse mener sa mission avec succès.