L'assureur-crédit Coface vient de rendre public son rapport sur les risques devant peser sur les entreprises en 2020. De prime abord, Julien Marcilly économie en chef dans son analyse a tenu à rappeler que l'accord commercial entre les USA et la Chine ne sera pas suffisant pour relancer la machine des échanges internationaux. A rappeler que l'année 2019 s'est caractérisée par une montée du protectionnisme (avec plus de 1000 mesures prises dans le monde) et un premier recul du commerce mondial, après plus d'une décennie. « L'accord de trêve commerciale signé entre les Etats-Unis et la Chine devrait en effet être insuffisant pour rétablir la confiance des entreprises et faire rebondir significativement l'industrie et le commerce mondial. D'autant plus que seulement 23% de l'ensemble de ces mesures protectionnistes prises entre 2017 et 2019 concernent les Etats-Unis ou la Chine », explique Coface dans son rapport. En ce qui concerne les risque-pays, dans la carte des évaluations ayant porté sur 162 économies, le Maroc se voit attribué la note A4 considérée comme étant convenable en ce qui concerne le risque d'impayés des entreprises. D'autres pays du continent ont reçu la même note. Nous pouvons citer le Sénégal, le Kenya et le Botswana. Source : Coface Selon l'assureur-crédit, la croissance mondiale ne devrait pas rebondir cette année (2,4% après 2,5% en 2019). Coface prévoit que les défaillances d'entreprises augmenteront dans 80% des pays pour lesquels ces prévisions sont établies cette année. Parmi eux, les Etats-Unis (+3% en 2020), le Royaume-Uni (+3% en 2020, après une hausse cumulée de 17% depuis le referendum de juin 2016), l'Allemagne (+2%) ou encore la France (+1%) sont dans ce cas de figure. Au total, Coface anticipe une hausse des défaillances de 2% dans le monde, en ligne avec 2019. Les principaux risques pour les entreprises en 2020 Depuis 2019, le mécontentement social prend plusieurs formes liées entre autres à des demandes en matière de protection de l'environnement. Ces risques environnementaux ont des effets aussi divers que variés sur le risque de crédit des entreprises. Nous pouvons citer à cet effet, la plus grande fréquence de risques physiques (catastrophes naturelles) mais aussi de risques de transitions (nouvelles réglementations plus contraignantes, changements de normes de consommation). La croissance des économies émergentes devrait légèrement s'accélérer cette année (3,9% contre 3,5% en 2019). Toutefois, la dette publique atteint un niveau historiquement élevé pour ces pays. Elle est en hausse dans toutes les régions, exception faite de l'Europe centrale et orientale. Pour l'Amérique latine, le niveau d'endettement est supérieur à celui de la fin des années 1990 marquées par des crises de dette récurrentes. En Afrique, la dette publique est proche du niveau observé il y a une quinzaine d'années, période des annulations de créances par les bailleurs internationaux et bilatéraux. Pour les entreprises dans ces régions, cela signifie que les arriérés de paiement de l'Etat et des grandes entreprises publiques sont susceptibles d'augmenter cette année. Seule bonne nouvelle dans cette radioscopie mondiale, la structure de la dette souveraine des pays émergents est généralement plus favorable qu'il y a vingt ans puisque 80 % de celle-ci est désormais libellée en devise locale. Dans cet environnement délicat et volatile où les économies sont confrontées à des vents contraires, 4 évaluations de pays sont déclassées (Colombie, Chili, Burkina Faso et Guinée), tandis que 6 sont revalorisées (Turquie, Sénégal, Madagascar, Népal, Maldives et Paraguay). Lire également : FREDERIC LOUAT POINTE LES MENACES QUI PLANENT SUR L'ECONOMIE MAROCAINE EN 2020