La reprise économique devrait se manifester à partir de l'an prochain en Europe. Une bonne nouvelle pour le Maroc pour qui elle reste le premier partenaire commercial. Détails. "Les perspectives du Maroc sont forcément meilleures à présent", affirme Julien Marcilly, responsable des risques pays au Groupe Coface. Dans l'analyse qu'il présente aujourd'hui, mercredi 11 juin à Casablanca, dans le cadre du colloque Coface risque pays au Maroc, il explique que le contexte économique international du Maroc va s'améliorer avec la reprise économique dans la zone euro. "La croissance mondiale accélère ; c'est la première fois depuis 2010. Elle est tirée par moitié par les Etats Unis et pour l'autre moitié par la zone euro. On constate aujourd'hui que le renversement de tendance constaté depuis la crise économique, dans laquelle les pays émergents voyaient leur situation économique s'améliorer pendant que celle des pays avancés se détérioraient, prend fin", détaille-t-il. La croissance chinoise qui s'établit toujours à des niveaux considérables a beaucoup ralenti, tandis que celle de l'Union européenne reprend des couleurs. Alors que le PIB global de la zone euro a baissé de 0,4% en 2013, il devrait augmenter de 1,1% en 2014 et de 1,5% en 2015, selon les prévisions de la Coface. La dépendance de l'économie marocaine et de ses exportations à l'Europe est telle que la reprise européenne va bénéficier au Maroc, tandis qu'il restera insensible aux difficultés des pays émergents comme la Chine. L'Espagne aura son miracle Les deux principaux partenaires commerciaux du Maroc au monde se situent en Europe. "L'Espagne enregistre, selon nos prévisions, une amélioration considérable de sa situation économique pour les deux prochaines années", indique Julien Marcilly. Négative cette année, la croissance économique doit repartir et atteindre 1,7% en 2015. Baisse de l'endettement des entreprises, augmentation de l'autofinancement, croissance du taux de marge brut, les indicateurs sont au vert. La France qui reste encore le premier partenaire commercial du royaume verra également sa situation s'améliorer avec une croissance évaluée à 1,3% en 2015. Pleines de promesses, les prévisions de la Coface sont encore pessimistes au regard de celles avancées par la Commission européenne. Cette dernière prévoit 2,1% de croissance dès 2015 pour l'Espagne et 1,5% pour la France. La Russie défaillante "Cela ne doit pas signifier que le Maroc doit se replier sur ses partenaires commerciaux historiques!", lance Jean Christophe Battle, directeur adjoint région Méditerranée et Afrique à la Coface, qui soutient activement le développement des entreprises marocaines vers l'Afrique subsaharienne. Par contre, le choix des exportateurs marocains d'agrumes de se tourner à nouveau vers la Russie pour ne plus dépendre exclusivement des importations européennes n'a pas été le bon. Le risque pays évalué par la Coface - c'est à dire le risque de défaillance des entreprises d'un pays, le risque qu'elles ne puissent plus rembourser leurs dettes - pour la Russie est "B" et elle vient d'ajouter une perspective négative en avril 2014. Le Maroc a pourtant pour intention, annonçait en février l'ASPAM, de tripler ses exportations d'agrumes vers la Russie. Petit bémol donc aux perspectives positives de la Coface pour l'économie marocaine. Encadré : Le Maroc conserve son "A4" depuis 4 ans Depuis 4 ans, le risque pays du Maroc est évalué par la Coface à A4, sans amélioration ni détérioration. "A4, c'est une très très bonne note, insiste Jean Marc Pons, directeur général de Coface Maghreb Afrique de l'Ouest et Centrale. Elle met le Maroc à la hauteur de pays comme la Turquie et l'Arabie Saoudite", et qui le place au dessus de l'Espagne et de la Grèce. La probabilité de défaillance des entreprises espagnoles est supérieure à celle des entreprises marocaines. "Il faut souligner que le Maroc a réussi à conserver une note stable dans le contexte que l'on sait [révolutions arabes et crise économique, ndlr], alors que l'on pariait tous, moi le premier, sur une dégradation générale des agrégats économiques : une baisse des IDE, des recettes MRE... Au contraire le Maroc a montré sa résilience à la crise - pour la part du PIB non agricole - et donc prouvé l'existence de fondamentaux forts", se réjouit Jean Christophe Battle.