La dernière édition de Commodity Markets publiée par la Banque Mondiale fait ressortir qu'au premier trimestre 2019 et après les reculs enregistrés l'an dernier, la plupart des prix des matières premières ont connu une accélération, laquelle a permis de compenser la baisse du dernier trimestre 2018. Au premier trimestre 2019, les prix des produits non énergétiques ont progressé. La plupart des cours des métaux se sont redressés après les pertes du quatrième trimestre de 2018, à la faveur du raffermissement des perspectives de croissance en Chine et des insuffisances de l'offre. Les prix des produits agricoles ont connu une légère hausse au premier trimestre, les experts tablant sur une baisse des plantations. En matière d'énergie, les prix ont perdu 8 % au premier trimestre 2019 (en glissement trimestriel), avec un brusque fléchissement des prix du charbon et du gaz naturel, alors que les cours du pétrole ont connu une hausse régulière depuis le début de l'année. « Le baril de brut, qui ressortait en moyenne à 68 dollars en 2018, devrait s'établir à 66 dollars en 2019 et à 65 dollars en 2020, même si ces prévisions restent éminemment tributaires des mesures et décisions gouvernementales à venir », tiennent à préciser les analystes de la Banque Mondiale. Après avoir atteint un niveau plancher de 52 dollars à la mi-décembre, le baril de Brent a connu une hausse régulière en 2019, atteignant 74 dollars fin avril. En cause : les importantes réductions de production des pays de l'OPEP et de leurs partenaires conjuguées à des perturbations de l'approvisionnement ailleurs ont compensé la forte hausse de la production de schistes bitumineux aux Etats-Unis — qui a augmenté de plus de 2 millions de barils par jour en 2018, une progression annuelle exceptionnelle, tous producteurs confondus. Sous réserve d'une demande mondiale encore solide (mais plus faible que l'an dernier) et d'une production aux Etats-Unis toujours soutenue, les prix pétroliers devraient légèrement fléchir en 2019 par rapport à leurs niveaux actuels, pour s'établir en moyenne à 66 dollars le baril. De nombreux facteurs pourraient faire évoluer ces prévisions, mais elles restent globalement équilibrées et sont avant tout liées aux effets des politiques. Plusieurs risques majeurs demeurent cependant : la décision des pays de l'OPEP, en juin prochain, d'étendre ou non l'accord de réduction de production ; l'impact des sanctions américaines sur l'Iran à la suite de la fin de certaines dérogations ; et l'entrée en vigueur, prévue au 1er janvier 2020, des règles adoptées par l'Organisation maritime internationale pour réduire les émissions dans le transport maritime, qui pourrait faire flamber les prix du diesel.