Le Forum TPE, organisé par le groupe Attijariwafa bank à Casablanca a été l'occasion de faire le point sur les différentes réformes et mesures entreprises en faveur du tissu économique, largement dominé par les TPE. Une messe pour les opérateurs d'exprimer leurs doléances, notamment un besoin d'avoir une source d'informations qui regroupe tous les outils public ou privé mis à disposition des TPE. « Quelles mesures concrètes pour renforcer et structurer le tissu des TPE au Maroc », telle est la thématique choisie par le groupe Attijariwafa bank pour le Forum TPE organisé ce 13 février à Casablanca. Réunissant plus de 600 acteurs économiques, l'événement a connu la participation aux côtés de Mohamed El Kettani, le PDG d'Attijariwafa bank, du ministre de l'Economie et des Finances, Mohammed Benchâaboun, et celui de de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy ainsi que le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar. La séance inaugurale de ce Forum a été l'occasion pour Mohamed El Kettani, de rappeler les orientations royales contenues dans le discours de SM le Roi Mohammed VI à la nation à l'occasion du 65ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, du 20 août 2018. S'en est suivi le grand oral aussi bien de Mohamed Benchâaboun que de Moulay Hafid Elalamy sur l'action de l'Exécutif au profit des TPE. Si tous reconnaissent le rôle crucial de la TPE qui représente 95% du tissu économique national, ils estiment qu'un grand potentiel est à explorer puisque la majorité de ces entreprises réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 3 MDH. Dans ce sens, Mohamed Benchâaboun a rappelé que l'approche adoptée à cet effet, repose sur deux axes à savoir l'amélioration du climat des affaires et la mise en œuvre de politiques, de mesures incitatives et de programmes d'accompagnement en faveur des entreprises, spécifiquement les TPE, dans l'objectif d'améliorer leur compétitivité. Entre les actions entreprises et celles à venir, le ministre a néanmoins relevé l'importance que la batterie des mesures en faveur s'inscrit dans le cadre d'une stratégie globale qui fixe des objectifs et des visions claires à même de coordonner les mesures et d'identifier les priorités. Benchâaboun a d'ailleurs annoncé que le lancement dans les semaines à venir de la Stratégie d'inclusion financière (Small Business Act) mettra en place un cadre stratégique pour développer les petites et moyennes structures et développera une vision intégrée pour dépasser les contraintes auxquelles elles font face. Pour sa part, le ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a rappelé que son ministère est tout aussi attentif aux grandes qu'aux petites structures et aux difficultés auxquelles elles doivent faire face. Il a d'ailleurs insisté sur le fait que le modèle du plan d'accélération industrielle (PAI), composé de plusieurs écosystèmes, repose aussi bien sur de grands groupes qui constituent des locomotives que l'ensemble des composantes de ces écosystèmes, comme condition sine qua non pour la création de la valeur ajoutée. Dans ce sens, son département a été particulièrement actif sur certains points d'appui aux TPE qu'aux autoentrepreneurs notamment avec le lancement du « business-procedures.ma » qui collecte comme son nom l'indique toutes les procédures relatives à la création d'entreprise ou encore le programme « Easy export », qui simplifie les procédures d'exportation et apporte un soutien pour permettre aux microentreprises et aux petites et moyennes entreprises marocaines d'accéder aux marchés internationaux par le biais du réseau postal de Barid Al Maghrib. La classe économique attend un signal fort Un signal fort, voilà ce qu'attendent les opérateurs économiques dans cette conjoncture assez délicate, a déclaré d'emblée le président de la CGEM. Il a d'ailleurs insisté sur l'importance non pas d'aboutir à des recommandations mais à la prise de décision concrètes en faveur des entreprises et du secteur privé. Notamment face à des problématiques endémiques telles que les délais de paiement, Mezouar a d'ailleurs appelé à l'exemplarité de l'Etat mais également du secteur privé, telles que les arriérés de TVA... ou encore l'épineuse question des délais de paiement. Ceci dit, Salaheddine Mezouar a souligné que la stratégie d'inclusion financière en phase de préparation doit agréger l'ensemble des mesures et faire en sorte que le gouvernement, le patronat et les banques puissent travailler de concert, en cohérence pour plus d'efficience. Pour le patron des patrons, la dispersion des efforts et la multiplication des outils sans cohérence ne permet pas d'atteindre les objectifs escomptés. Même son de cloche du côté des ateliers animés dans la matinée de ce Forum qui soulèvent plusieurs doléances, que ce soit en matière d'accès aux marchés publics, à la formation professionnelle, au financement bancaire, aux garanties de l'Etat... des besoins multiples avec différents acteurs, ce qui rend l'accès même à l'information sur l'existence de ces outils difficile.