Attijariwafa bank rouvre le débat autour de ces structures entrepreneuriales Croire en l'avenir de la très petite entreprise et agir «efficacement» pour aider ces structures qui représentent 95% du tissu entrepreneurial. C'est l'appel lancé, mercredi 13 février à Casablanca, par l'ensemble des participants au Forum TPE organisé par Attijariwafa bank. Toutes les parties prenantes du monde de l'entreprise ont été réunies à cet événement d'envergure nationale. Le gouvernement représenté par deux ministres, le patronat et des opérateurs bancaires étaient au rendez-vous pour discuter des mesures concrètes en vue de renforcer et structurer le tissu des TPE au Maroc. Un échange qui intervient dans une conjoncture déterminante animée par les Hautes orientations royales, notamment celles relatives à la promotion de la formation, de l'employabilité et de l'investissement. Une dynamique qui a permis d'enclencher la réflexion à grande échelle sur le devenir de l'économie marocaine ainsi que sur le rôle que joue chaque structure économique dans le processus de développement. D'où la nécessité de renforcer la contribution de la très petite entreprise qui malgré sa prépondérance reste le maillon faible de toute cette chaîne. Ce tissu entrepreneurial reste, en effet, fragile compte tenu du poids de l'informel qui y sévit et du manque de ressources propres pour le financer. Les recommandations émises en marge de cette rencontre seront collectées dans un livret qui devrait être adressé à l'ensemble des intervenants. Le but étant de nourrir la réflexion et contribuer à la création d'un cadre stratégique dédié au développement de la TPE marocaine. Deux conventions ratifiées pour l'appui des petits entrepreneurs La rencontre d'Attijariwafa bank à laquelle ont pris part Mohamed Benchaâboun, ministre de l'économie et des finances, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, et Salaheddine Mezouar, président de la CGEM, est venue donner une lueur d'espoir aux petits porteurs de projets et ce en dressant un panorama complet de l'ensemble des dispositions engagées en faveur de la TPE marocaine. Le forum a matérialisé ces engagements à travers la conclusion de deux conventions signées avec le secteur privé. La première, ratifiée par Mohamed El Kettani, président-directeur général d'Attijariwafa bank, et Mohamed Fikrat, président-directeur général de Cosumar, vise à soutenir 1.200 TPE opérant dans le secteur sucrier, notamment à travers l'accès au financement et à la formation. Et sous un angle plus global, le groupe bancaire s'est allié à la Confédération générale des entreprises du Maroc pour appuyer la TPE. Une batterie de mesures engagées mais beaucoup reste à faire Ces engagements viennent s'ajouter à la batterie de mesures engagées depuis plusieurs années par l'ensemble des opérateurs économiques publics soient-ils au privés. Du côté du gouvernement, les deux ministres présents ont mis le point sur ce qui a été réalisé en matière d'accompagnement de l'entreprise en général et de la TPE en particulier ainsi que sur ce qui reste à faire dans l'avenir. Moulay Hafid Elalamy s'est dans ce sens arrêté sur les efforts engagés en termes de facilitation de procédures de création d'entreprises, notamment à travers la mise en place d'une plate-forme digitale permettant aux entrepreneurs potentiels de créer en un clic leurs entités. Une démarche qui permet à la fois d'optimiser le temps, le coût et la paperasse engagés dans le process de création. La création de l'observatoire des délais de paiement, le régime de l'auto-entrepreneur et le remboursement de la TVA ont également été débattus lors de cette rencontre qui a connu la participation de 600 acteurs de l'écosystème entrepreneurial. Connaissant de près le besoin en financement des petites entreprises, le ministre Mohamed Benchaâboun, qui compte à son actif une longue expérience dans le secteur bancaire, a rappelé l'importance que revêt cette structure dans le processus de développement. «Le développement du tissu de la TPE est une priorité nationale et une composante essentielle dans la stratégie de développement au Maroc», a-t-il souligné dans ce sens. Le ministre de l'économie et des finances qui a énuméré lors de son intervention l'ensemble des mesures incitatives mises en œuvre par le gouvernement, a saisi l'occasion pour présenter les étapes à venir dans ce sens. Citons à cet effet la rationalisation de l'offre de garantie à travers la réduction des produits proposés et la mise en place de conditions incitatives en faveur de la TPE. Il est également question de la création d'une ligne de financement de microcrédit pour accorder des prêts conjoints avec un intérêt préférentiel au profit des TPE ainsi que le lancement les semaines à venir de la stratégie nationale de l'inclusion financière qui place au cœur de ses priorités la facilitation de l'accès des TPE aux services financiers. Mohamed Benchaaboun a par ailleurs rappelé la nécessité de créer une stratégie transversale dédiée à la TPE qui présente des objectifs précis visant la coordination des procédures et l'identification des priorités pour promouvoir ce tissu entrepreneurial. Un projet est actuellement en cours pour concrétiser ces objectifs. Il s'agit du «small business act» qui devrait prendre forme cette année offrant ainsi une vision intégrée permettant de lever les contraintes auxquelles fait face l'ensemble des entreprises marocaines et ce en dépit de leurs tailles. Ce «Small business act» tient à cœur à Salaheddine Mezouar qui est impatient de le voir lancé. Le patron des patrons voit en ce dispositif un gage de confiance. L'heure étant, selon le président de la CGEM, à la mutualisation des efforts et la prise de décisions concrètes en vue de gagner en efficacité et mettre fin à l'hémorragie qui fait fondre ce tissu économique important qui n'est autre que la TPE.