Les écarts salariaux entre hommes et femmes, d'environ 20 % à l'échelle mondiale, demeurent insupportablement élevés. Détails. Le rapport calcule les écarts de rémunération entre hommes et femmes de manière innovante et plus précise, en utilisant des données portant sur quelque 70 pays et environ 80 % des salariés dans le monde. Il constate qu'à l'échelle mondiale les femmes continuent d'être payées approximativement 20 % de moins que les hommes. «L'écart de rémunération entre hommes et femmes représentent aujourd'hui l'une des plus grandes manifestations d'injustice sociale et tous les pays devraient essayer de mieux comprendre ce qu'il cache et de progresser plus rapidement vers l'égalité des sexes», précise Guy Ryder, le Directeur général de l'OIT. Le rapport constate que dans les pays à haut revenu c'est dans la partie haute de l'échelle des salaires que l'écart de rémunération entre hommes et femmes est le plus grand, tandis que dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire l'écart de rémunération entre les sexes est plus fort parmi les travailleurs les moins bien rémunérés. A partir de données empiriques, le rapport montre aussi que les explications traditionnelles, comme les différences de niveau d'éducation entre hommes et femmes qui occupent un emploi salarié, jouent un rôle limité pour expliquer les écarts de rémunération entre hommes et femmes. «Dans de nombreux pays, les femmes sont plus éduquées que les hommes mais touchent des salaires inférieurs, même lorsqu'elles travaillent dans les mêmes catégories professionnelles», indique Rosalia Vazquez-Alvarez, économétricienne et spécialiste des salaires à l'OIT et l'une des auteurs du rapport. «Les salaires des hommes et des femmes tendent aussi à être inférieurs dans les entreprises et les professions où la main-d'œuvre féminine est prédominante. Pour réduire les écarts salariaux entre les sexes, on doit faire davantage pour garantir l'égalité de rémunération pour les hommes et les femmes, et pour remédier à la sous-évaluation du travail des femmes», dit-elle. Autre facteur qui pèse sur l'écart de rémunération entre hommes et femmes, la maternité. Le rapport montre que les mères perçoivent généralement des salaires inférieurs à ceux des femmes sans enfant à charge. Cela peut être lié à une multitude de facteurs, dont les interruptions de carrière, les réductions du temps de travail, la moins bonne rémunération des postes permettant de concilier vie professionnelle et vie familiale ou les décisions de promotion stéréotypées à l'échelon de l'entreprise. Selon le rapport, un partage plus équitable des tâches familiales entre hommes et femmes pourrait dans de nombreux cas permettre aux femmes de faire des choix professionnels différents. Etonnamment, les faits montrent qu'avant même la maternité, les femmes subissent déjà une inégalité de rémunération. Il semble donc indispensable de combattre les stéréotypes et la discrimination dès l'entrée sur le marché du travail.