Les prix du pétrole stagnaient jeudi, encore freinés par la perspective d'un plafonnement du prix du pétrole russe peu restrictif et les craintes d'un ralentissement économique en Chine en raison d'une nouvelle flambée de Covid-19. Vers 16H45 GMT (17H45 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, reculait de 0,25% à 85,20 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, prenait 0,03% à 77,96 dollars. Le marché se focalise sur le plafonnement des prix du pétrole russe, commente Craig Erlam, analyste chez Oanda. Alors que la coalition des Etats souhaitant imposer ce plafonnement, qui regroupe le G7, l'Union européenne et l'Australie, devrait annoncer la limite envisagée dans les prochains jours, le président russe Vladimir Poutine a mis en garde jeudi contre de « graves conséquences pour le marché énergétique mondial » en cas d'adoption de cette mesure. La presse financière évoque des discussions autour d'une fourchette comprise entre 65 et 70 dollars le baril, soit un prix plus élevé que le cours actuel de l'Oural, la variété russe de brut. Cette hypothèse contribue à apaiser les craintes d'une offre plus restreinte sur le marché, la Russie pouvant en théorie continuer de vendre son pétrole et le marché ne devant pas souffrir de volumes de brut manquant. « Le plafonnement des prix est une tentative de saper l'impact de l'embargo européen pour permettre à certains volumes de continuer à circuler », affirme Jamie Ingram, analyste à la Middle East Economic Survey (MEES), dans une note de Gulf Intelligence. « Le tableau est toutefois très différent du point de vue russe », tempère Tamas Varga, de chez PVM Energy. « Vladimir Poutine est bien conscient que des exportations sans restriction à des prix déprimés ne l'aideront pas à financer sa guerre contre l'Ukraine et ne nuiront pas à ses adversaires », poursuit l'analyste, qui affirme que des « représailles ne sont pas à exclure afin de pousser les prix bien au-delà du plafond et de maximiser les recettes d'exportation ». Autre facteur qui pèse sur les cours, la situation épidémique en Chine, deuxième consommateur mondial de brut, inquiète les investisseurs. Zhengzhou, ville du centre de la Chine qui héberge une immense usine d'iPhone, a ordonné jeudi le confinement de six millions de personnes. Le nombre de cas de Covid quotidien dans le pays a atteint un niveau record jeudi à 31.454, ce qui est relativement peu par rapport aux 1,4 milliard d'habitants de la Chine, mais un tel chiffre n'avait plus été vu depuis mi-avril. Lire également : le prix du pétrole en baisse