Ecrit par S. Es-Siari | Le premier mandat d'Emmanuel Macron a certes connu plusieurs couacs entre le Maroc et la France. Il faut néanmoins rappeler quelques éléments positifs et se projeter dans l'avenir. Un grand ouf de soulagement ce dimanche 24 avril après la réélection du candidat sortant Emmanuel Macron à la présidence de la France. En effet, bien que depuis le face à face, les sondages creusaient les écarts en faveur de Emmanuel Macron, la communauté maghrébine dans son intégralité croisait les doigts. La politique étant comme les jeux du hasard, tout peut basculer à la dernière minute. Au Maroc comme ailleurs, on s'interroge sur le devenir des relations entre le Maroc et la France dans ce nouveau quinquennat sachant que le précédant, faut-il rappeler a été parsemé durant les cinq dernières années de quelques embûches. De prime abord, il est à signaler que cette victoire se traduirait par la continuité de la politique menée par Macron aussi bien au niveau de la France qu'au niveau de l'Europe et particulièrement en ce qui concerne la gestion de la guerre russo-ukrainienne dont les conséquences seraient néfastes. Emmanuel Macron assure encore et jusqu'au 30 juin 2022 la présidence du Conseil de l'Union européenne. Lire également : Emmanuel Macron réélu à la présidence de la France avec 58,2 % des voix Pour le cas du Maroc et malgré les nuages ayant assombri les relations entre le Royaume et la France lors du dernier quinquennat, tous les scénarios même les plus pessimistes convergent vers un seul point : mieux vaut Macron que Le Pen dont la doctrine qu'elle fait sienne n'est nullement appréciée par l'ensemble des pays du tiers monde. Il faut dire que contrairement aux autres pays du continent africain, les relations entre Paris et Rabat sont assez particulières parce que la France a toujours montré qu'elle peut changer d'attitude et de position vis-à-vis du Maroc sur un certain nombre de sujets aussi bien économiques que politiques. Du côté sud de la Méditerranée, le Maroc attend le soutien de la France sur des sujets plus importants notamment celui du Sahara marocain sachant que d'autres pays tels que les Etats-Unis, l'Espagne, Israël... et 15 autres pays du Moyen-Orient ont ouvert leurs consulats dans les villes sahariennes. Une initiative que pourrait prendre Emmanuel Macron en tant que Président actuel du Conseil de l'Union européenne, est de promouvoir le soutien de cette dernière à l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc à l'ONU, où il pourrait compter sur l'appui de l'Allemagne et l'Espagne. Cela pourrait augurer par ailleurs d'une nouvelle ère entre le Maroc et la France d'autant que ces provinces du Sud regorgent de richesses et de potentialités que les deux pays pourraient fructifier ensemble au profit du développement régional prôné par le Royaume. Sur le plan économique, la France est appelée à renforcer davantage ses relations avec le Maroc en tant que partenaire ayant prouvé qu'il est prêt à aller de l'avant. Il l'a prouvé en misant le tout pour le tout pour développer les nouvelles industries automobiles, aéronautique, agroalimentaires, pharmaceutiques... A rappeler également que le Maroc est le pays où la France, premier partenaire économique, dispose de la plus importante chambre de Commerce et de service avec une large implantation des entreprises françaises. En matière d'immigration, on ne peut que savourer la victoire d'Emmanuel Macron. En effet, un total de 1.314.000 Marocains entre immigrés et descendants directs d'immigrés vivent en France. Concernant les relations avec l'Afrique, Macron a déclaré vouloir continuer à faire du continent un axe stratégique et prioritaire de sa politique étrangère. Nonobstant, en Afrique subsaharienne, la relation de la France avec certains pays est très compliquée dans la mesure où l'Hexagone n'a pas réussi à développer son positionnement. Le pays est donc amené à le faire dans les cinq prochaines années parce qu'il s'agit de pays ayant un fort potentiel sur le plan énergétique, matières premières... D'autant que le spectre de la guerre russo-ukrainienne plane toujours. Dans ce sillage, il est temps de donner plus de dynamique au partenariat maroco-français vers l'Afrique. La France peut ainsi jouer un rôle important sur le plan politique pour accompagner et avancer d'une manière forte et sereine avec ces pays. Le premier mandat d'Emmanuel Macron a certes connu plusieurs couacs entre les deux pays : pas de visite d'Etat du Président Macron au Maroc, la réduction de moitié des visas accordés aux Marocains, l'affaire malencontreuse du logiciel Pegasus, la concurrence sur les marchés de l'Afrique Subsaharienne. Il faut cependant rappeler quelques éléments positifs : le soutien continu de la France au Plan d'autonomie sur le Sahara proposé par le Maroc à l'ONU, la ligne de Grande vitesse Tanger-Casablanca, le Tramway à Rabat et Casablanca, et une coopération exemplaire sur le plan sécuritaire. Autant de pistes de renforcement de partenariat dans un contexte mondial des plus imprévisibles et hostiles. Macron va-t-il revoir sa copie ?