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Les contrecoups de l'inflation sur l'économie marocaine
Publié dans EcoActu le 06 - 04 - 2022


Ecrit par Soubha Es-Siari |
Le taux d'inflation risque de frôler les 5% en 2022 voire plus. Les impacts sont multidimensionnels. Le gouvernement a mis en place certaines mesures pour venir en aide aux secteurs les plus sinistrés mais elles restent somme toute insuffisantes. Si la banque centrale n'intervient pas pour calmer la situation, le Maroc pourrait s'attendre à une hausse plus importante du taux d'inflation.
Depuis deux décennies, le Maroc n'a pas connu un taux d'inflation aussi important à telle enseigne que la Banque centrale est à chaque fois sollicitée à changer de fusil d'épaule du moment que l'inflation oscille autour de 1% et donc l'objectif de stabilité de prix n'est plus une priorité.
Pour l'exercice 2022, le taux d'inflation de 4,7% dévoilé par le gouverneur de la Banque Centrale lors du dernier Conseil a suscité des inquiétudes au sein de la sphère économique et ce bien que les signes avant-coureurs de la hausse des prix soient perceptibles depuis plusieurs mois à cause de la sécheresse et des séquelles de la crise Covid-19.
Cette poussée inflationniste est due à des facteurs endogènes mais essentiellement exogènes. Elle résulte dans un premier temps de la reprise de la demande enclenchée dans le contexte d'une presque sortie de crise sanitaire. L'offre n'ayant pas pu répondre à l'ensemble de la demande, à cause des effets de la crise sanitaire, a entraîné une hausse des prix. L'autre facteur est l'appui des gouvernements à travers la création de monnaie pour aider leurs économies respectives à reprendre leur activité. Cela s'est traduit par des injections massives de liquidités notamment dans les économies développées où l'on parlait de méga projets de relance ou de projets de relance XXL (USA, UE…).
Et en dernier ressort, la crise russo-ukrainienne qui a entraîné dans son sillage la hausse des cours des matières premières (pétrole, gaz...) mais également de denrées alimentaires.
C'est la conjugaison de l'ensemble de ces facteurs qui a alimenté la poussée inflationniste un peu partout dans le monde. Le Maroc est également affecté de la même manière, mais à moindre taux par rapport à ce qu'est la situation dans d'autres économies développées ou émergentes où l'on évoque des taux d'inflation à deux chiffres.
Inflation : un impact multidimensionnel
« Au Maroc, cette inflation n'est pas exempte d'incidences sur le tissu productif notamment les TPME déjà fragilisées par la crise sanitaire et même avant », explique Amine Diouri, Directeur d'études à Inforisk au micro de Medi1. Il rappelle ainsi l'étude publiée récemment par la Banque Centrale ayant relevé que près de la moitié des TPME étaient fragiles bien avant l'éclatement de la crise sanitaire. « Outre la crise sanitaire, l'inflation pourrait détériorer davantage le taux des créances en souffrance dont leur ratio à l'encours du crédit bancaire s'est situé à 8,7% à fin janvier 2022 », tient-il à ajouter.
Aujourd'hui avec l'inflation qui plane, les entreprises s'approvisionnent en matière d'intrants à des coûts plus élevés, ce qui réduit bien entendu leur marge commerciale. Du coup, elles seraient contraintes de répercuter la hausse sur le prix de vente au risque de s'enfoncer davantage dans les difficultés financières.
L'impact de l'inflation ne se limite pas au prix de vente des produits commercialisés par les entreprises mais également à l'investissement à cause du climat prégnant d'incertitude. A ce titre, il est utile de rappeler que selon des chiffres fournis par Inforisk sur une décennie, il ressort que l'investissement privé demeure le maillon faible de l'investissement pris dans sa globalité au Maroc. Il ne représente pas plus de 25% de l'investissement global, les 3/4 émanent de l'Etat, des Collectivités territoriales et des EEP. « En dehors même des crises, l'entreprise a besoin d'un environnement macroéconomique clair, transparent voire stable sur le plan fiscal pour prévoir un investissement », annonce à juste titre Amine Diouri.
Toujours est-il selon la théorie économique, les périodes d'inflation sont favorables à l'investissement et pour cause le coût de l'emprunt diminue par rapport à l'inflation et donc le retour sur investissement augmente. Mais cela n'empêche pas de mentionner un élément aussi important qui est l'incertitude qui pèse plus sur l'investissement d'autant que la crise sanitaire sévit encore en Asie et les chaînes d'approvisionnement mondial pourraient être affectées à tout moment. Autrement dit, s'attendre à une hausse de l'investissement privé dans ce contexte inflationniste serait juste hasardeux.
Les mesures mises en place par le gouvernement et la banque centrale ont aidé certes à encourager les investissements essentiellement chez les PME mais cela reste insuffisant.
Si la crise continue, si la hausse des prix continue..., il y a également le risque de détérioration du déficit du compte courant parce que les sorties de devises seraient encore plus importantes. Les autorités doivent surveiller de plus près cette situation en gérant le court terme mais également le long terme en déployant des mesures à même d'améliorer la compétitivité du tissu économique et à réduire les importations non indispensables. La compression des importations à travers la souveraineté économique se veut désormais une nécessité.
L'autre facette de la poussée inflationniste est le déficit budgétaire qui pourrait augmenter à 7% du PIB à fin 2022 à cause de la hausse des dépenses liées à la compensation face à un amenuisement de plus en plus prononcé des recettes fiscales.
D'ailleurs cette situation n'a pas laissé indifférents un bon nombre d'analystes qui s'interrogent sur la nécessité d'une Loi de Finances rectificative à cause de la caducité de la Loi de Finances 2022 juste deux mois après son adoption.
Le gouvernement a fait de la résistance. Mais l'on se demande comment va-t-il répondre aux besoins de la population avec des ressources financières amoindries. La tâche ne peut être qu'ardue pour le gouvernement et l'endettement n'est pas toujours la solution idoine face à des bailleurs de fonds très pointus sur la prime de risque. Le débat est ouvert.


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