2021 a failli être une année record pour le Marché automobile où les ventes excéderaient celles de 2018 (année salon et qui détient toujours son palmarès). Si ce n'est la crise des semi-conducteurs qui a plombé les performances du segment particulier durant le 1er semestre. Le spectre des semi-conducteurs jette son ombre sur l'exercice 2022 qui démarre dans le flou. La pénurie des semi-conducteurs continue de peser lourdement sur l'industrie automobile mondiale en ce début 2022 et la crise d'approvisionnement des composants n'est pas près de finir avec le variant Omicron. Et c'est dans ces conditions que le marché automobile marocain accueille cette nouvelle année : le flou généré par la pandémie et celui des semi-conducteurs. Force est de reconnaître qu'il subsiste un peu le même climat qu'en début 2021 et pourtant, le secteur a failli enregistré un record historique des ventes si ce n'est l'impact des semi-conducteurs sur le segment particulier et la disponibilité des modèles, particulièrement au 2e semestre 2021. Ainsi, le VP qui a augmenté de 15 % au S1 2021, est tombé de 6% au S2 2021. « Au 2e semestre nous avons perdu au moins 10% de croissance sur le VP ou quelque chose comme 7.000 unités de manque à gagner », explique Adil Bennani, le Président de l'AIVAM. Toujours est-il que le secteur s'en sort plutôt bien en 2021 avec 175.360 unités vendues tous segments confondus, soit une hausse de 31,5 % par rapport à 2020 et 5,7% par rapport à 2019. Mais l'effet de rattrapage n'a pas été entier avec la persistance de la crise dans le secteur touristique qui impact les transporteurs touristiques et les loueurs de voitures. En effet sur le VUL (essentiellement tiré par le pick-up), le manque à gagner est estimée à 20 points de croissance l'équivalent de 2.000 unités au 2e semestre, justement en raison de l'arrêt net du secteur touristique et du transport touristique. Autre fait marquant de cet exercice est la forte progression du premium de 11% par rapport à 2019 alors que le VP a cru de 4%, avec 14.827 (un record) et le prix moyen a progressé pour s'établir à 252.000 DH. Un segment dans lequel les importateurs sont concurrencés par les Showrooms de voitures de luxe qui prolifèrent dans les villes marocaines et captent 10% de l'activité. Une question à laquelle les importateurs ont sensibilisé les autorités publiques pour veiller à l'application de la loi et à une concurrence qui se fasse dans la légalité. Aussi, le marché des véhicules à énergie alternative a-t-il doublé en un an avec 260 unités vendues essentiellement Citroën Ami. Par ailleurs, la question de la mobilité durable et des véhicules électriques a accaparé le débat lors de la présentation des performances 2021 par l'AIVAM en ce jeudi 6 janvier, particulièrement la problématique des bornes (moins de 100 pour tout le Maroc), alors qu'il reste seulement trois ans avant la fin de la construction de voitures à moteurs thermiques en raison des restrictions européennes. Sachant que la feuille de route de mobilité durable table sur 1.000 bornes à installer au Maroc. Un objectif qui semble possible à atteindre selon Saïd Mouline, le DG de l'AMEE. Dans de telles conditions (pandémie, semi-conducteurs…), les importateurs entament l'année 2022 dans la prudence et tablent sur une croissance de 5 à 15% selon comment la conjoncture va évoluer aussi bien sur le plan mondial que national.