Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué lundi l'attaque suicide avortée contre le commissariat de police à Constantine, dans l'est de l'Algérie, qui a fait 3 victimes dimanche 26 février 2017. Dans un texte publié sur internet, le groupe extrémiste affirme que le « kamikaze Abou El Hassan Ali a réussi à atteindre le commissariat de police de Bab El Kantara à Constantine et à y faire détoner son sac piégé ». La police algérienne a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi avoir déjoué cette attaque suicide, expliquant qu'un agent avait tiré sur la ceinture explosive portée par le kamikaze qui s'est alors déclenchée. Les autorités n'ont cependant pas précisé si l'assaillant avait été tué ou blessé par l'explosion. De leur côté, des médias locaux ont fait état de deux policiers blessés et un mort. « Un policier qui était devant le siège du commissariat situé au-dessous d'un bâtiment abritant une dizaine de familles a riposté énergiquement et héroïquement, après plusieurs sommations, ciblant avec précision la ceinture explosive portée par un terroriste », a précisé la Direction Générale de la Sûreté nationale. Le kamikaze a été tué et deux policiers ont été blessés. Pour sa part, le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, a indiqué lundi 27 février 2017 à la radio publique que l'identification de l'auteur de cette tentative d'attentat « était en cours ». Pour rappel, l'armée algérienne avait annoncé la semaine dernière avoir tué 14 islamistes armés au cours d'une opération dans une zone montagneuse près de Bouira (125 km au sud-est d'Alger) où opère la branche locale de l'EI. En septembre 2014, des éléments de ce groupe avaient enlevé puis décapité le guide de haute montagne français Hervé Gourdel en Kabylie, une région montagneuse à l'est d'Alger. Ils avaient indiqué agir en représailles à l'engagement de la France aux côtés des Etats-Unis dans les frappes aériennes contre les djihadistes de l'EI en Irak. L'armée algérienne avait ensuite lancé une importante offensive dans des zones du pays où étaient implantés des djihadistes de l'EI. Le chef de la branche locale du groupe djihadiste, Abdelmalek Gouri, avait été tué fin décembre 2014 par l'armée algérienne avec deux membres de son groupe à Issers, à 60 km à l'est d'Alger. L'axe Bouira-Boumerdés-Tizi Ouzou, non loin d'Alger, concentre encore une importante activité des groupes armés, qui profitent des hauteurs des montagnes et d'un dense massif forestier rendant difficiles les opérations de traque lancées régulièrement par l'armée. Depuis le début de l'année, au moins 22 hommes armés ont été tués dans ces régions, selon un décompte établi sur la base des bilans fournis par le ministère algérien de la Défense.