Deux attentats à la voiture piégée ont été perpétrés, mercredi 20 août, au sud-est d'Alger faisant 11 morts et 31 blessés. Ce double attentat intervient 24 heures après l'attentat suicide contre une école de la gendarmerie. Onze personnes ont été tuées et 31 blessées, mercredi 20 août dans deux attentats à la voiture piégée à Bouira, à 120 km au sud-est d'Alger. Selon une source au ministère algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales, les 11 victimes étaient toutes des civils et parmi les blessés, 27 étaient des civils et 4 militaires. Une première voiture piégée a explosé près du siège du secteur militaire de la ville. L'autre voiture a visé un bus de voyageurs stationné à proximité de l'Hôtel Sofi, dans le centre-ville de Bouira. Selon l'un des témoins de ces attentats, la première explosion s'est produite vers 6h00 (4h00 GMT) et a détruit presque entièrement la façade du quartier général de l'armée. Une minute plus tard, a été entendue une deuxième explosion visant l'Hôtel Sofi. Le centre-ville de Bouira a aussitôt été bouclé et un cordon de sécurité a été établi du lieu de l'attentat. Ce double attentat survient au lendemain de l'une des attaques les plus meurtrières commises dans la province voisine de Boumerdes. Mardi 19 août, au moins 43 personnes ont été tuées et 45 autres blessées, dans un attentat-suicide à la voiture piégée qui a visé une école de la gendarmerie algérienne près de Boumerdes, à 45km à l'est d'Alger. L'auteur de l'attentat avait dirigé sa voiture chargée d'explosifs contre la porte d'entrée principale du bâtiment , où des candidats universitaires attendaient l'appel pour participer à un concours d'entrée à cette école. Les corps déchiquetés de plusieurs jeunes candidats gendarmes ont rapidement été ramassés et enveloppés dans des couvertures avant d'être placés dans des ambulances. Le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni qui s'est rendu en hélicoptère sur les lieux a déclaré qu'il s'agissait «d'un acte commis contre les Algériens». Quelques heures après l'attentat, le fondateur et ancien chef du GSPC(Groupe salafiste pour la prédication et le combat), Hassan Hattab, a de son côté appelé les islamistes du maquis et ceux qui seraient tentés de les y rejoindre à «renoncer à la lutte armée et rendre les armes». Cet attentat survient après une embuscade tendue dimanche 17 août par des groupes armés islamistes contre un convoi des forces de l'ordre à Skikda à l'issue de laquelle huit policiers, trois militaires, un civil et quatre islamistes ont été tués. Selon la presse algérienne, une dizaine de membres des forces de l'ordre ont également été blessés. Jeudi dernier, le commandant du secteur militaire de la région, le colonel Abdelkader Yamani, avait été tué dans une embuscade dans la même zone montagneuse surplombant la ville de Skikda, à 350 km à l'est d'Alger. Dans la nuit du 7 au 8 août, 12 islamistes avaient été tués suite à une embuscade tendue par les forces de sécurité près de Beni Douala, en Kabylie (110 km à l'est d'Alger), en réponse à une attaque islamiste contre le commissariat des renseignements généraux à Tizi Ouzou qui avait fait le 3 août 25 blessés. Selon la presse algérienne et des experts de la lutte contre le terrorisme, cette recrudescence de la violence en Algérie serait due à la volonté des chefs islamistes d'étendre leurs activités au-delà d'un «quadrilatère de la mort» formé par Alger, Boumerdes, Bouira et Tizi Ouzou (est), afin de desserrer l'étau de l'armée sur leurs groupes retranchés en Kabylie. La communauté internationale a fermement condamné les attentats qui ont été perpétrés dernièrement en Algérie en les qualifiant de «violences barbares et aveugles». L'Union européenne a réaffirmé son soutien aux autorités algériennes dans leur lutte contre le terrorisme.