A peine, sa reconversion en « fonds souverain » entamée, le Fonds marocain de développement touristique (FMDT) que préside Yasser Zenagui (conseiller de S.M le Roi Mohammed VI), entame une campagne de « diplomatie économique » à l'autre bout méridional de l'Afrique. En effet, plusieurs responsables d'Ithmar Al Mawarid (le nouveau nom officiel du FMDT) sont actuellement en mission en Afrique du Sud pour faire la promotion du Maroc auprès des investisseurs et opérateurs économiques sud-africains. Sont particulièrement visés par cette opération de séduction, les fonds d'investissement privés de plus en plus enclins à lever des véhicules dédiés au continent africain et les institutionnels publics ayant des visées sur les marchés africains prometteurs. L'objectif ultime est de convaincre ces acteurs aux poches profondes d'accompagner Ithmar Al Mawarid dans des co-investissements au Maroc. Il faut dire que l'ex-FMDT compte élargir son focus d'investissement jusqu'à aujourd'hui limité au seul secteur touristique à d'autres pans économiques, notamment l'industrie et les énergies renouvelables où le Maroc nourrit de fortes ambitions de réindustrialisation pour le premier (avec pour objectif de hisser la part de l'industrie à plus de 20% du PIB) et de consolidation du leadership africain pour le deuxième (dont la contribution à la production d'électricité devrait atteindre 52% en 2030). Aussi, son capital actuel de 1,5 milliard de dirhams est-il appelé à augmenter substantiellement pour accompagner cette mue. Rappelons que nonobstant la situation peu chaleureuse des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Afrique du Sud (depuis que le Maroc a décidé, en 2004, de rappeler son ambassadeur à Pretoria, suite à la reconnaissance de la RASD par cette dernière), on constate, depuis quelques années, un certain réchauffement de la coopération économique entre les deux pays. Les incursions au Maroc de gros investisseurs sud-africains comme Delta International Property ou Investec en sont le meilleur prélude.