Le Rassemblement National des Indépendants – RNI – a dévoilé hier dans un grand palace de Casablanca son programme électoral pour les législatives 2016. Tous les ténors du parti se sont succédé à la tribune pour expliciter, aux médias, à travers les interventions, des propositions aux couleurs très « gouvernementales », mais sans s'attaquer au défi qu'on doit relever : trouver de l'argent. Pas de surprise, les propositions économiques déclinées s'inscrivent dans la continuité de la du programme gouvernemental actuel dont le RNI fait partie aujourd'hui dont principalement la poursuite du redressement des équilibres macroéconomiques, avec les baisses conjuguées des déficits budgétaire de 2% et 3% du PIB. De plus, les flux des Investissements Directs Etrangers continueraient de s'inscrire sur un trend haussier pour atteindre 5% par an. La diversification du tissu productif de l'économie nationale est promise, dans le programme du parti, à une meilleure amélioration de la valeur ajoutée non agricole qui verrait son rythme s'accélérer pour dépasser les 4%. Le RNI ambitionne également, de réaliser un taux de croissance du PIB de 4,5 et 5,5%% et à maintenir le taux d'inflation au-dessous de 2% du PIB. Les dettes du trésor public passeraient au-dessous de 60% avant 2021. Les dépenses d'investissement budgétaires, quant à elles, seraient maintenues dans leur niveau actuel à savoir 60 milliards par an et la contribution de l'industrie serait rehaussée à 23% à l'horizon 2021. Les grands absents dans le programme On peut regretter l'absence de plusieurs axes importants dans programme électoral préparé dans une vision gouvernementale. Des objectifs macro-économiques même chiffrées intéressent peu le quotidien de l'entreprise ou même du citoyen. Le programme du RNI ne nous renseigne pas, en effet, sur les moyens et surtout l'enveloppe budgétaire à prévoir afin d'atteindre les objectifs tracés notamment, à travers un programme d'amélioration du recouvrement des recettes fiscales et douanières, de mobilisation des recettes provenant des établissements et entreprises publics, ainsi que de la poursuite de la rationalisation et la maitrise des dépenses de fonctionnement, par exemple. De même, les présentations faites ainsi que le document retraçant « la vision du parti et ses orientations stratégiques » restent muets sur trois grands axes prioritaires : la réforme de la fiscalité, de la compensation et du système des retraites.