Après le groupe Anouar Invest qui a rechargé son carquois financier par un prêt chinois de 900 MDH, destiné à financer son projet de cimenterie à Settat (2,2 millions de tonnes par an), c'est au tour de la SGTM de plancher sur le financement d'un autre projet d'une unité de fabrication de ciments et dérivés. En effet, Challenge a appris que dans la foulée du parachèvement des études techniques et géologiques sur le terrain de plusieurs hectares acquis dans la banlieue d'El Jadida, les stratèges et conseillers du premier groupe de travaux publics au Maroc planchent actuellement sur le montage financier de cet investissement qui avoisine les 2,5 milliards de dirhams et qui permettrait in fine, de faire ériger une unité capable de produire près de 2 millions de tonnes par an. L'objectif est de lever aussi bien des financements bancaires que de compléter le tour de table de la société porteuse du projet, une structure ad hoc dénommée Tekcim. Il faut dire que la part visée en fonds propres atteint les 750 MDH (30% du total investissement), ce qui intime le promoteur du projet à se faire accompagner par des partenaires financiers minoritaires potentiellement intéressés. Il est à rappeler qu'en tant que leader incontestable des travaux publics au Maroc, avec un chiffre d'affaires dépassant les 3 milliards de dirhams, SGTM est un gros consommateur de ciments. D'où la tentation fort compréhensible d'une intégration en amont à laquelle d'autres acteurs du monde de la construction et de l'immobilier ont également succombé, tel le groupe Sefrioui (maison mère d'Addoha) qui, à travers CIMAT et CIMAF, est en train de devenir un industriel à part entière de ciments (revendiquant une présence dans 4 pays africains). Le seul hic, c'est qu'avec une surcapacité installée aujourd'hui au Maroc (estimée à 6 millions de tonnes par an), la prolifération de cimenteries risquerait à court terme de provoquer une baisse des prix qui pénaliserait surtout les nouveaux entrants aux capacités plus « limitées ».