Aussi imprévisible que cela puisse paraître, la CGEM a dans son viseur la présidence de la Chambre des conseillers. Plus encore, le patronat a désigné une femme comme candidate à la présidence de la deuxième Chambre. Il s'agit de Neila Tazi. Premières réactions. La CGEM a frappé fort. Avec ses 8 conseillers, la Confédération patronale vise désormais la présidence de la deuxième Chambre du parlement. Pour cela, c'est Neila Tazi qui a été désignée comme candidate au poste. Contactée par «Challenge.ma», Asmaa Morine, la Présidente de l'Association des Femmes chefs d'entreprise du Maroc (AFEM) n'y croit pas trop, pour ne pas dire pas du tout. Pour elle, cela relève plutôt de l'ordre du symbolique. Un avis partagé par Abdelilah Hifdi, qui conduisait la liste comprenant Neila Tazi : «nous connaissons nos limites et ne visons pas le perchoir, loin de là, mais nous souhaitons sortir de la logique conventionnelle des partis politiques. D'ailleurs, des discussions ont été engagées notamment avec le PAM pour soutenir Neila Tazi». Dans le même ordre d'idées, Asmaa Morine estime qu'«il est inadmissible que la deuxième Chambre du Parlement ne soit composée que de 12% de femmes», affirmant ainsi le désir «qu'il y en ait au moins 30%». Il faut dire que l'élection du 2 octobre n'a permis l'élection que de 14 femmes sur les 120 membres qui forment la Chambre haute du Parlement. Notre interlocutrice ne mâche pas ses mots. Faisant allusion à ce ratage, elle estime que le chemin est encore long en matière de parité hommes/femmes. Sur ce sujet, Abdelilah Hifdi avance que «les choses doivent impérativement changer». Hakim Marrakchi, président de la Commission CGEM-International, reste lui aussi sceptique : «ça serait fabuleux si Neila Tazi soit portée à la présidence de la Chambre des conseillers, mais j'en serai plus qu'étonné», a-t-il affirmé dans une déclaration à «Challenge.ma». Il va même jusqu'à parler de révolution. «Non seulement ça sera une femme, mais en plus elle n'est pas politisée. Or, jusque-là, ce sont des membres de partis qui ont présidé la Chambre haute du parlement», souligne-t-il à ce propos. En revanche, Hakim Marrakchi et Abdelilah Hifdi ne tarissent pas d'éloge à l'égard de leur collègue. «C'est une femme qui a beaucoup de bon sens et de savoir-faire», avance le premier. Et le deuxième d'ajouter : «Neila Tazi est une femme extraordinaire, qui a toujours fait de la défense des droits de la femme sa priorité». Pour rappel, l'élection du président de la Chambre des conseillers aura lieu demain mardi 13 octobre à 15h. En plus de Neila Tazi, la course est engagée également entre Hakim Benchemmass du PAM, Abdessamad Qaiouh de l'Istiqlal et, éventuellement, un candidat de la majorité, laquelle devrait tenir incessamment une réunion pour trancher.