Le ministère de l'Economie et des Finances vient d'éditer, à travers la DEPF (Direction des Etudes et des Prévisions Financières), un important rapport sur la situation et les perspectives de l'économie nationale, intitulé «Au-delà de l'écran comptable, la transformation structurelle continue». Les équilibres des comptes nationaux, les agrégats du développement et les ressorts de la croissance y sont passés en revue et des focus sur la teneur de l'exercice 2015 ainsi que sur l'horizon 2016 y sont présentés. Selon le document, concernant l'année 2015, l'économie nationale devrait enregistrer un net rebond de sa croissance pour s'établir autour de 5%. L'écart de prévision par rapport aux autres organismes provient essentiellement de la composante «impôts sur les produits nets de subventions» dont le ministère de l'Economie et des Finances est le principal pourvoyeur d'information. Cette rubrique, représentant 10% du PIB en 2014, devrait croître, en volume, de 15,6% selon le ministre et s'explique par : - La baisse des subventions sur les produits, en volume, de 34% en 2015 pour atteindre 11,3 milliards de DH après une estimation de 17 milliards de DH en 2014, en lien avec la décompensation du gasoil et du fuel ONEE (intervenue respectivement depuis janvier 2015 et juillet 2014). Ces deux composantes ont représenté en 2014, dans un ordre respectif, environ 31% et 12%, soit un total de 43% de la charge de compensation - La progression des impôts et taxes sur les produits, en volume, de 3,2% après 2,9% en 2014, en lien avec le bon comportement de la consommation des ménages (4,1% après 3,3% en 2014), atténué toutefois par l'évolution modérée de la formation brute de capital fixe (0,5% après -0,4% en 2014) et des importations des biens (0,1% après 2% en 2014). Pour ce qui est de l'année 2016, l'exercice interviendra après une année 2015 particulière marquée par : - Un record au niveau de la production céréalière, estimée à 110 millions de quintaux en 2015, alors que pour l'année 2016 l'exercice de prévision table, comme à l'accoutumé, sur une campagne agricole moyenne de 70 millions de quintaux. D'où un repli automatique supposé de la valeur ajoutée agricole en attendant la disponibilité de données fiable sur la campagne agricole. - La nette progression des «impôts sur les produits nets de subventions» de 15,6% en 2015. Dans l'hypothèse d'un maintien de la compensation à son niveau actuel, il faudra s'attendre à une nette décélération de cette composante en 2016 pour évoluer à un niveau proche de 4%. En revanche, du point de vue de la création de richesse stricto sensu, l'année 2016 devrait confirmer l'orientation positive des MMM (Métiers Mondiaux du Maroc), le rétablissement progressif des secteurs qui ont connu un ralentissement au cours de ces dernières années, la consolidation de la demande intérieure, le redressement de la demande étrangère adressée au Maroc, le développement des transferts des MRE, l'allégement du déficit commercial et la reconstitution des réserves de change.