La France a remis, vendredi 14 mars aux autorités algériennes, une première liste de ressortissants à éloigner du territoire national, selon divers médias français. Ce document, qui recense plusieurs dizaines de noms sur un ensemble plus vaste, ne comprend que des individus dont la nationalité algérienne est avérée et dont la présence en France a été jugée contraire à l'ordre public. Le ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau, a souligné la portée de cette démarche, qualifiée d'«épreuve de vérité.» «L'Algérie est liée par des engagements internationaux et bilatéraux qu'elle ne saurait éluder», a-t-il rappelé, évoquant notamment la convention de Chicago de 1944 et l'accord franco-algérien de 1994. Il a précisé que ces expulsions concernaient des profils à la dangerosité variable, mais dont les agissements ou condamnations imposent une réponse ferme. Paris entend obtenir des garanties d'Alger quant à l'octroi des laissez-passer consulaires, préalable indispensable à toute reconduite effective. Si l'Algérie venait à refuser ces retours, la France se réserve le droit d'adopter des mesures de rétorsion graduées, pouvant aller jusqu'à une remise en cause de certains accords bilatéraux. «Le respect mutuel commande que chacun assume ses responsabilités», a insisté le ministre, en référence aux difficultés récurrentes rencontrées par les autorités françaises dans l'exécution des éloignements. Cette offensive diplomatique survient alors que les tensions entre les deux pays se sont récemment exacerbées. La mise en examen d'un ressortissant algérien dans l'attentat de Mulhouse, le 22 février, a ravivé le débat sur la coopération en matière de lutte contre l'insécurité et le terrorisme. Paris entend désormais obtenir des actes concrets d'Alger, alors qu'un scandale d'espionnage par une personne liée à Alger est venu secouer encore les relations bilatérales.