Lors d'une intervention sur la chaîne LCI dimanche 29 septembre, Bruno Retailleau, ministre de l'intérieur, a affirmé que l'accord franco-algérien de 1968 est «déséquilibré», le qualifiant d'«extrêmement avantageux pour l'Algérie et très désavantageux pour la France». Il a déclaré qu'il n'a «aucun tabou» sur cette question et exprimé sa volonté de voir cet accord renégocié, après l'avoir déjà abordé lors de sa prise de fonction le 23 septembre. Interrogé sur TFI quelques jours auparavant, il avait précédemment réaffirmé sa position en faveur de la révocation de ce traité bilatéral controversé, tout en précisant que cette décision ne relevait pas de ses compétences, mais plutôt de celles du ministre des Affaires étrangères. Cette question se trouve au cœur des tensions actuelles, notamment en ce qui concerne les laissez-passer. Un article du Figaro, daté du 9 septembre, rapportait que les centres de rétention étaient «encombrés d'Algériens». Des responsables locaux ont indiqué que «des obligations de quitter le territoire français (OQTF) sont délivrées, mais faute de laissez-passer, les personnes sont remises en liberté». Il a été également souligné que le nombre de ressortissants algériens éloignés reste «insignifiant, voire quasi nul», particulièrement depuis la reconnaissance par Paris de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. En 2023, l'Assemblée nationale française avait rejeté une proposition visant à dénoncer l'accord de 1968. Le texte présenté a été repoussé par 151 voix contre 114. Il avait été défendu par les députés Les Républicains dans le cadre de leur niche parlementaire. Récemment, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a également plaidé pour une réévaluation de cet accord, mettant en lumière les préoccupations croissantes relatives aux questions migratoires. Il a noté que l'accord actuel se fonde sur des règles dérogatoires au droit commun. M. Philippe a précisé que «cet accord détermine entièrement le droit applicable à l'entrée et au séjour des ressortissants algériens, avec des stipulations qui sont de loin plus favorables que le droit commun». Il a en outre indiqué qu'«un tel dispositif avec un pays avec lequel nous avons des relations compliquées ne me paraît plus justifié.» L'ancien Premier ministre a évoqué une «accélération très forte» de l'augmentation du nombre d'étrangers en France depuis le début des années 2000, signalant un changement dans leur provenance géographique, avec une plus grande proportion d'étrangers issus d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne. Il a identifié «trois non-dits» concernant l'immigration : la perception des étrangers, les préoccupations liées à l'islam, et la dépendance des secteurs économiques à la main-d'œuvre étrangère.