En plus de refuser de délivrer les laissez-passer consulaires (LPC) nécessaires au retour de ses ressortissants visés par les obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées, Le Canard enchaîné, dévoile, dans son édition numéro 5 413 du 7 août que «l'Algérie refuse le débarquement dans ses aéroports des Algériens expulsés par avion par la France», lesquels sont alors «systématiquement reconduits par les mêmes avions en France» pour engorger les placements en centres de rétention administratives (CRA). Les chiffres des procédures d'expulsion enclenchées par les autorités françaises seront affectés par la réticence des Algériens à récupérer leurs illégaux, selon un haut fonctionnaire tricolore. Depuis les prises de position de Macron en faveur du Maroc sur le Sahara occidental, l'Algérie renvoie systématiquement vers la France ses ressortissants expulsés de l'Hexagone. Des dizaines de clandestins algériens font de "simples allers-retours " constate un... — Le Canard enchaîné (@canardenchaine) August 7, 2024 L'Algérie a menacé de prendre des «mesures» contre la France après l'annonce de l'appui de Paris au plan d'autonomie marocain pour le territoire du Sahara. Le régime de Tebboune avait acté, en premier lieu, «le retrait de l'ambassadeur [et] la diminution de la représentation diplomatique» en France, des «pas qui ser[ont] suivi[s] par d'autres», a-t-on précisé. Selon le palmipède, «les OQTF algériens opèrent ainsi plusieurs allers-retours entre la France et l'Algérie, aux frais du contribuable français, sans pouvoir débarquer en Algérie.» L'hebdomadaire rappelle que «la France n'obtenait déjà des laissez-passer consulaires de la part de l'Algérie que pour une part infime des OQTF algériens, moins de 1%. Le reste des OQTF sont inexpulsables par l'absence de laissez-passer consulaires.» Durant les six premiers mois de 2021, «la France n'avait pu expulser que vingt-deux ressortissants algériens sur 7 731 illégaux, soit moins de 0,3 %. De la même façon seule une partie des clandestins algériens sur le sol français sont visés par des OQTF. Les clandestins algériens visés par des OQTF sont en priorité des personnes posant des menaces graves pour l'ordre public. Par exemple, des individus impliqués dans des activités criminelles ou terroristes», a-t-on détaillé. En France, une partie de la sphère politique exige désormais la remise en cause de l'Accord franco-algérien de 1968, qui octroie aux Algériens un régime dérogatoire exceptionnel au droit commun des étrangers en matière de séjour, de déplacement et d'emploi sur le sol français. Le dernier à avoir défendu cette idée est le diplomate chevronné Xavier Driencourt, fort de ses deux mandats d'ambassadeur à Alger (2008-2012, 2017-2022) et revenu avec le constat que Paris avait été trop «naïf» dans son rapport avec des dirigeants algériens qui, a-t-il indiqué, «ne comprennent que le rapport de force.»