Depuis la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara par Paris, l'Algérie a ouvert un nouveau front contre Emmanuel Macron et son gouvernement. Après le retrait de son ambassadeur, l'exécutif d'Alger opte désormais pour le renvoi systématique de ses ressortissants expulsés de la France. Dans son édition de ce mercredi 7 août, Le Canard enchaîné rapporte en effet que «la situation s'est dégradée depuis la récente prise de positions» de l'Elysée «en faveur du Maroc, au sujet du Sahara occidental». L'hebdomadaire satirique français fait savoir que le 5 août, «le cabinet du ministre de l'Intérieur» Gérald Darmanin «a demandé aux préfets un point précis des 'situations de blocage'». Citant un haut fonctionnaire, le médias indique que «des dizaines» de ressortissants algériens sans titres de séjour et sous obligation de quitter le territoire (OQTF) «effectuent de simples allers-retours en avion». Une fois revenus à l'Hexagone, ils «sont libérés». Le Canard enchaîné rappelle que «ce n'est pas la première fois» que l'Algérie riposte contre la France en bloquant les expulsions de ses ressortissants. En 2021, année où le gouvernement français a drastiquement réduit les octrois de visas au Maroc, au voisin de l'Est et à la Tunisie, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a reproché à Gérald Darmanin un «gros mensonge» sur les chiffres concernant les OQTF. Alors porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal a justifié la réduction des titres de séjours accordés aux ressortissants des trois pays par le «refus» de leurs Etats de délivrer des laisser-passer consulaires aux citoyens visés par une expulsion de France. En pleine crise diplomatique avec Paris, Rabat a réagi à ce moment-là par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Celui-ci a qualifié l'initiative d'«injustifiée» et découlant d'un problème franco-français. Après le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et la France et la reconnaissance de la souveraineté du royaume du le Sahara par l'Elysée, le chef de la diplomatie algérienne a menacé Paris de prendre un ensemble de sanctions, au-delà du retrait de l'ambassadeur. En conférence de presse, la semaine dernière, Ahmed Attaf a affirmé être «en train de tirer les conclusions qu'il faut de la démarche française» pour agir en conséquence.