Omar Bounjou, DG d'Attijariwafa bank, lors de son discours. Entrepreneuriat. Même si le concept gagne peu à peu du terrain, plusieurs obstacles entravent encore son essor. par Roland Amoussou Le concept suscite de plus en plus d'engouement dans le Royaume. Mais le manque de cadre juridique bien défini impacte son élan. Faut-il définir l'entreprise sociale comme une entreprise traditionnelle qui offre des prestations en contrepartie d'un profit, ou juste la définir comme une entité oeuvrant dans son environnement pour le bien-être de la communauté ? Autant de questions qui taraudent encore les acteurs de ce nouveau secteur. Pour Younès Al Jaouhari, Président d'Oléa Institute, une définition claire de ce concept est primordiale pour l'essor du secteur, qui est encore à ses début au Maroc. «Une entreprise sociale est avant tout une entreprise comme les autres, qui va prendre des risques, injecter de l'argent dans son activité, et attendre un bénéfice à la fin. Il est donc clair qu'une entreprise qui consacre un budget au social dans le cadre de sa stratégie RSE n'est pas une entreprise sociale », a-t-il estimé dans son intervention lors de la huitième édition du cycle de conférence. «Echanger pour mieux comprendre » de la fondation Attijariwafa bank, jeudi 26 février à Casablanca. Une rencontre qui a réuni plusieurs acteurs œuvrant pour la promotion de l'entrepreunariat social au Maroc. L'entrepreneur social doit s'affranchir du conformisme, soutient , pour sa part, Majid Kaissar El Ghaïb, Président Enactus Maroc. L'autre volet sur lequel bute l'essor du secteur concerne le financement. C'est un obstacle majeur pour les entrepreneurs sociaux dans la mesure où les banques sont moins enclines à se laisser convaincre. Et les efforts des pouvoirs publics restent encore largement insuffisants. Soulignons qu'il n'existe encore aucun programme de financement ciblé pour l'entreprise sociale. Toutefois, cette dernière peut bénéficier des programmes existants destinés à encourager l'entreprise de façon générale. « Les entreprises sociales peuvent aussi bénéficier de nos programmes », a assuré Abderrahim Aquesbi, directeur général adjoint de l'ANPME, l'agence qui promeut les petites et moyennes entreprises.n