Thomas & Piron a-t-il fait marche arrière ? En tout cas, le groupe belge à qui l'on prêtait l'intention de vouloir quitter le Maroc va réinvestir dans la composante immobilière de Port Lixus avec le groupe Alliance Développement. La presse belge n'a pas manqué de se saisir de l'affaire, comme pour solder des comptes. Le feuilleton autour de la destination finale du produit de cession des participations de Thomas & Piron dans Port Lixus (33% du projet) reprend de plus belle. La presse belge s'est également emparée de l'affaire, comme ce fut récemment le cas avec le journal Trends, qui estimait que la presse marocaine avait «passablement pris à parti l'entreprise de Louis-Marie Piron». Flanqué du sceau de l'exclusivité sous le titre «Thomas & Piron ne quitte pas le Maroc», l'article du journal belge, qui révèle que «Thomas & Piron a d'ailleurs écrit début juin au ministre du Tourisme en personne pour se plaindre de cette campagne de dénigrement et exigé de l'hebdomadaire marocain Challenge Hebdo un droit de réponse long comme un jour sans pain », a ouvert grandement ses colonnes à Christian Van de Craen, directeur général de Thomas & Piron Maroc. Ce dernier ne s'est pas fait prier pour établir un bilan sur les différents chantiers en cours dans les futures stations balnéaires de Port Lixus (Larache) et Mogador (Essaouira). Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que Thomas & Piron a cédé ses participations dans ces deux mégaprojets au groupe Alliances, qui poursuit de plus belle les chantiers déjà engagés. Se faisant passer pour l'avocat de Thomas & Piron, Trends a souligné que le groupe belge n'avait fait qu'emboîter le pas «aux autres majors internationales hollandaises et américaines de la construction qui ont revendu leurs parts dans différents projets majeurs avec une solide plus-value à la clé… ». Selon le journal, «Thomas & Piron a été récemment accusé par plusieurs médias locaux d'avoir spéculé en terre marocaine et exploité à propos un artifice fiscal : depuis 2001, les filiales de sociétés belges à l'étranger sont exonérées d'impôts sur les plus-values de cession». Et de se réjouir du fait que la quasi-totalité du montant de la revente de ses parts sera réinvestie dans la partie «construction résidentielle» du projet de Port Lixus. «Annoncée en marge des 9ème Assises marocaines du Tourisme, qui viennent de s'achever à Saïdia, la nouvelle, confirmée de la bouche de Christian Van de Craen, directeur de Thomas & Piron International (TPI) et bras droit de Louis-Marie Piron, a de quoi faire taire momentanément les détracteurs de l'entreprise de Paliseul…», pouvait-on ainsi lire dans Trends. Come-back dans l'immobilier Quoi qu'il en soit, il reste difficile de savoir si le groupe belge a procédé à une marche arrière ou pas suite aux sorties des médias locaux. Contacté à la suite de la déclaration du Président du groupe Alliances, Christian Van de Craen, directeur général de Thomas & Piron Maroc, persiste et signe. «Je l'ai toujours dit. Notre groupe n'est pas un financier et nous avons été poussés par le groupe Colbert Orco à quitter le projet en tant qu'aménageur. En effet, le retrait de ce groupe hollandais mettait à mal le projet dans son ensemble. C'est pourquoi nous nous sommes retirés pour laisser Alliances, que nous connaissons très bien pour ses compétences, prendre le capitanat. Quant à nous, comme je l'ai toujours répété, nous ne quittons pas le Maroc. Je peux vous dire que nous allons poursuivre notre développement en réinvestissant en cash, dans notre core business, la quasi-totalité du produit de cession de ses participations au groupe marocain Alliances », dit-il. Où Thomas & Piron va-t-il investir ? Quid du montant de l'opération de cession au groupe Alliances ? Christian Van de Craen garde le montant de la transaction secret. En revanche, il ne fait plus mystère sur le lieu où le groupe compte investir. «Nous allons réinvestir, entre autres, la quasi-totalité du montant de la revente de nos parts dans la composante immobilière du projet de Port Lixus, en misant plusieurs centaines de millions de dirhams sur ce volet avec le groupe Alliances», confie Christian Van de Craen. Selon lui, son groupe continuera de «chercher les opportunités qui ne manquent pas heureusement au Maroc». S'il ne veut point s'avancer sur d'autres projets, il affirme du moins avoir un «faible» pour le projet de Ouarzazate dans lequel ils ont également cédé leurs participations à Alliances Développement.