C'est en juillet 2009 que l'étude stratégique sur le secteur halieutique sera officiellement présentée. Elle fait de la recherche, de la gestion des ports, de la commercialisation à l'intérieur du pays et de la relance de l'aquaculture ses points de repère. Détails. Le ministère de la pêche maritime est en effervescence. L'étude confiée au groupement maroco-anglais Valyans Consulting/Monitor, dont l'objectif est de définir une nouvelle stratégie pour le secteur, vient d'être bouclée. Elle a été approuvée dans ses deux premières parties que sont le diagnostic et la stratégie, mais elle n'a pas encore reçu d'aval concernant le plan d'action, confie une source ministérielle. Et de poursuivre, « il est prévu qu'elle soit officiellement présentée courant juillet». Gardée jalousement secrète par les équipes d'Aziz Akhannouch, elle doit former, à l'instar de son pendant agricole, la nouvelle feuille de route du secteur. Pour lui conférer la confidentialité requise, aucune réunion collective n'a été tenue pour en discuter. C'est encore une fois l'approche adoptée dans le cadre du plan Maroc vert qui a servi dans la réalisation du plan Maroc bleu, comme se plaisent à la baptiser les professionnels du secteur. En effet, les consultants du cabinet du bureau d'études s'entretiennent avec les parties concernées, une à une, pour discuter seulement de l'aspect qui les concerne directement, afin de limiter les risques de fuite d'informations, nous le rapporte la même source. Trois grands axes forment le corps de la nouvelle stratégie. Tout un chapitre est consacré à la ressource. L'accent est mis sur la modernisation de la flotte et sa restructuration, mais aussi sur la recherche dont le rôle deviendra plus important dans le cadre de la nouvelle stratégie sectorielle. A ce sujet, l'INRH (Institut National de la Recherche Halieutique) devra voir ses attributions et son budget gagner en importance. Quid de l'organisation des ports ? Autre volet et non des moindres : l'organisation de la commercialisation à l'intérieur des ports. La notion de global-operator est mise en exergue pour mettre fin à la dualité qui marque aujourd'hui la gestion des ports de pêche. Cette idée rejoint en effet l'une des recommandations formulées lors du dernier conseil d'administration de l'ONP, appelant à ce que le port soit géré par une seule entité, lui en l'occurrence. D'ailleurs, des négociations sont toujours en cours avec l'ANP (Agence Nationale des Ports) pour trouver une issue à ce problème. Il est d'ailleurs prévu, selon une source à l'ANP, de «concéder » la gestion de trois ports à l'ONP courant 2009. Il s'agit de ceux de Casablanca, Agadir et Lâayoune avec comme optique une généralisation de cette procédure à terme. Cela permettra de créer un espace économique protégé aussi bien pour les biens que les personnes à l'intérieur du port. L'ONP aura aussi pour mission d'offrir une palette de services aux opérateurs : gestion de caisses en plastique, déchargement… Il devra en outre continuer sur sa lancée pour le lancement de nouveaux marchés de gros à l'instar de celui de Casablanca, inauguré par le souverain en novembre dernier. La stratégie signée Valyans/Monitor consacre en outre un gros volume à l'aquaculture. Il est en effet prévu de créer une entité dédiée spécialement à cette filière. Dans la nouvelle configuration, elle sera entièrement indépendante de la DPMA (direction de la pêche maritime et de l'aquaculture) afin de gagner en autonomie mais aussi pour lui conférer davantage de poids. La ville de Dakhla figurera parmi les points de référence dans le développement de l'aquaculture. D'autres aspects transversaux du secteur devraient être également pris en charge par l'étude, notamment la mise à niveau du cadre juridique et institutionnel. Les textes ayant déjà vu le jour, dont les plans d'aménagement, doivent eux aussi être appliqués à la lettre. Sans cela, toute la stratégie n'atteindra aucun des objectifs qu'elle s'assigne.