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Les capitaux libyens de retour au Maroc ?
Publié dans Challenge le 18 - 04 - 2009

Depuis 2007, les Libyens investissent à tour de bras en Europe et en Afrique via deux fonds souverains dédiés. Ce n'est que l'année dernière que le Maroc a commencé à prendre sa part du gâteau. Simple concours de circonstances ou réelle tendance ?
Les investissements extérieurs libyens en 2008 donnent le tournis : plus de 50 milliards de dollars placés en Europe et en Afrique. Italie, Belgique, Egypte, Tunisie et plusieurs pays d'Afrique subsaharienne ont capté ces investissements et comptent en attirer encore plus. Car, les fonds d'investissement souverains en Libye vont encore monter en puissance et canaliser les relations économiques avec l'étranger. Quid du Maroc ?  Jusqu'en 2007, les  investissements directs étrangers (IDE) en provenance de la Libye étaient réduits à sa portion la plus congrue. Cette année-là, ceux-ci n'avaient atteint que 16,2 millions de dirhams, enregistrant une augmentation de 51 % par rapport à 2006 (7,8 millions de dirhams). «Il faut comprendre que la stratégie libyenne en termes d'investissements extérieurs repose sur deux principaux fonds souverains qui ont été créés en août 2006. Le Libyan Investment Corporation (LIC), dirigé par Mohamed Layas, et doté d'une enveloppe évolutive de plusieurs dizaines de milliards de dollars, est le holding de ces fonds, spécialisé dans l'investissement sur les marchés occidentaux. Il y a également le Libyan African Portfolio (LAP) pour l'investissement, tourné vers l'Afrique et dirigé par Bechir Salah », explique cet homme d'affaires marocain qui vient de participer à la 38e  édition de la Foire internationale de Tripoli. Et d'ajouter : «Il faudra s'attendre très prochainement à une arrivée en masse d'investisseurs libyens au Maroc». En tout cas, un nouveau départ pour l'arrivée de capitaux libyens au Maroc semble être donné avec la signature en mai 2008 d'un mémorandum d'entente entre le groupement Libya Africa Investment Portfolio et le groupe OCP (Office Chérifien des Phosphates).
L'industrie en ligne
de mire
L'accord porte sur la construction de trois usines de fabrication de produits dérivés des phosphates pour un investissement global d'un milliard de dollars (environ 7,5 milliards de DH). Il s'agit de la réalisation d'une unité de production d'acide phosphorique au Maroc pour 350 millions de dollars, d'ammoniac en Libye pour 500 millions de dollars et d'une usine de fabrication d'engrais d'un coût de 150 millions de dollars. Le pays d'implantation de cette dernière unité sera déterminé ultérieurement. L'unité projetée permettra la production d'un million de tonnes d'engrais azotés et phosphatés.  Le projet permettra de fabriquer des engrais bon marché destinés aux pays d'Afrique. Et pour qui, d'ailleurs, l'agriculture tient un rôle hautement stratégique pour son développement.
L'engrais produit en partenariat entre le Maroc et la Libye se fera selon une approche de complémentarité. Pour produire des engrais, il faut de l'ammoniac, qui est traité à base de gaz. Et pour cela, la Libye a de grandes capacités. Il faut aussi du phosphate et du phosphore. Et le Maroc en dispose de son côté en grandes quantités. « Avec nos partenaires libyens, nous sommes actuellement dans une phase d'étude pour calibrer les projets prévus dans le cadre du mémorandum d'entente», souligne Mostafa Terrab, PDG du groupe OCP.
Il faut dire que le bras armé de l'investissement libyen sur le continent, la LAP, est un mastodonte qui pèse 8 milliards de dollars. Elle est composée de la LAICO (Libya Africa Investment Company), de la LAFICO (Libya Africa Financial Company), d'Ifriquiya (la compagnie à vocation panafricaine), de la BSIC (Banque sahélo-saharienne pour l'industrie et le commerce), d'Oilibya… Cette dernière a devancé de trois mois l'autre filiale de la LAP, la LAFICO, qui a signé avec l'OCP. En effet, Oilibya a racheté en février 2008 Mobil Maroc, filiale d' Exxon Mobil, qui détient 10% du marché marocain de la distribution du carburant. Comme l'appétit vient en mangeant, le groupe Tamoil, opérant dans le secteur pétrolier, a décidé de se joindre à la course de la prospection pétrolière dans le Royaume. Cette entreprise, qui appartenait jusqu'en juin 2007 au groupe LAP, a été cédé à hauteur de 65 % au fonds d'investissement américain, Colony Capital. Un groupe libyen qui vend des parts à des intérêts américains, pour racheter une filiale du groupe américain Exxon Mobil. Les temps ont vraiment changé.  C'est ce groupe qui s'est associé à des Marocains pour créer une société maroco-libyenne baptisée « Tamoil Sakia », qui compte investir entre 100 et 150 millions de dollars dans le domaine de la prospection pétrolière à Laâyoune et dans l'approvisionnement et la distribution des produits pétroliers dans la région. Le siège de ce nouvel opérateur est basé dans la ville de Laâyoune. « Il n'y a pas que le pétrole et les phosphates qui peuvent inciter les Libyens à investir au Maroc. Ils sont aussi intéressés par les cimenteries, pas uniquement pour le marché marocain mais également pour alimenter leur pays. Ils veulent aussi que les Marocains leur donnent des idées de projets et leur proposent des opportunités d'investissement », précise l'homme d'affaires marocain.
Ambitions dans
l'hôtellerie
Quoi qu'il en soit, pendant que le doute s'installe sur la réalisation des projets des investisseurs du Golfe, le groupe libyen LAFICO, autre filiale de LAP, affirme ses ambitions dans l'hôtellerie. Il y a moins d'un mois, il a investi dans les deux hôtels de luxe ouverts à Casablanca, le Kenzi Tower Hotel (dans l'une des deux tours du Twin Center) où il a misé 880 millions de DH, et à Marrakech, le Kenzi Menara Palace, qui aura nécessité plus de 450 millions de DH. Installé au Maroc depuis plus de trente ans, le groupe libyen, qui était déjà présent dans le tourisme, à travers un partenariat avec le groupe CMKD dans l'ex-chaîne Safir, revient sur le devant de la scène. Et il a d'autres projets, y compris au-delà du tourisme, mais sur lesquels la direction se garde le droit de donner le moindre détail. Avec les rentrées pétrolières de ces dernières années, la holding libyenne a une assise financière pour accompagner la diplomatie économique de la Jamahiriya. Si le Maroc est l'une de ses destinations stratégiques, Lafico a également investi dans plusieurs pays arabes. Selon le management du groupe, le Royaume occupe une position centrale dans la stratégie de LAFICO, comme il l'est de plus en plus pour les autres investisseurs libyens.
Aujourd'hui, les Libyens, dont les réserves en devises n'ont jamais été aussi confortables, ont une capacité financière qui ne cherche qu'à trouver des opportunités d'investissement. Par les conditions qu'il offre, le Maroc représente une véritable terre d'accueil. Encore faudrait-il trouver les moyens de les attirer davantage, surtout que la concurrence est rude à ce niveau. Pour preuve, les Libyens, qui avaient engagé des discussions avec l'Espagnol Repsol en vue de se lancer dans le projet de la deuxième raffinerie au Maroc, il y a deux ans, viennent de décider d'investir avec l'Egypte 6 milliards de dollars dans la construction d'une nouvelle raffinerie, l'expansion d'une ancienne, et la création de 500 stations d'essence.


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