Toutes les motorisations ne peuvent pas être disponibles au Maroc en raison des problèmes de qualité de carburant. Comment Nissan compte-t-il assurer quand même une offre complète sur le marché afin de rester compétitif ? La gamme Nissan est la plus large du marché en matière de 4x4. Il n'y a pas de contraintes spécifiques par rapport au carburant, mais par rapport au fait qu'on ne dispose pas de motorisations diesel sur certains segments tels que les citadines et les compactes; segments sur lesquels il est préférable de ne pas être présent si l'on n'a que de l'essence à proposer. Pour autant, la gamme n'est pas réduite; elle est plutôt large sur les voitures particulières, bien sûr, et plus encore sur les véhicules utilitaires et les SUV. Sur ce segment, d'ailleurs, le Qashqai se positionne en force avec un design très branché. Mais il y a aussi le X-Trail Classic, qui est le 4X4 diesel le plus abordable du marché grâce à son rapport qualité-prix optimum. Il y a également le New X-trail, un baroudeur familial par excellence, le Pathfinder, le Murano et le mythique Patrol dont nous lançons, en ce moment, une série limitée. Dans votre gamme actuelle, quels sont, par segments, les modèles qui marchent le plus en ce moment au Maroc et pour quelle raison ? Sur le segment des 4X4, le Qashqai reste le produit le plus désirable de la gamme. C'est un beau compromis entre 4X4 et compacte. Sur les utilitaires, on dispose du pickup le plus puissant du marché actuellement avec une motorisation 2.5 turbodiesel qui développe 133 ch contre une moyenne de 90 ch chez la concurrence. Quant aux véhicules particuliers, la Tiida, produit élégant et convivial, reste notre cheval de bataille sur ce segment. Les ventes de ce modèle suivent une courbe ascendante à la veille du lancement prochain de la Tiida diesel. Nissan reste encore un peu discret sur sa stratégie de développement futur en termes de réseau, d'investissements et de projets. Est-ce que SIAB, l'importateur, a les moyens de son ambition pour rayonner à travers le Maroc ? Nissan n'occupe clairement pas sa véritable place sur le marché marocain. En 2008, nous avons initié une profonde restructuration de l'entreprise et il reste encore beaucoup à faire, mais les premiers résultats sont palpables avec une croissance de 70% et l'ouverture de Vita, la deuxième grande succursale de Casablanca. On a aussi ouvert trois nouvelles concessions à Meknès, Tétouan et Berkane. Parmi les actions les plus structurantes, la mobilisation du réseau, le renforcement des équipes et le développement des ventes de flotte, matérialisé par le choix de Nissan Maroc par une très grande administration du Royaume. Quel regard portez-vous sur le marché automobile marocain, en ce début de 2009 ? Les ingrédients du tissu économique national montrent certes que le marché automobile ne connaîtra pas en 2009 la même progression que lors des années précédentes. Je pense qu'il n'y aura pas un fort recul non plus, mais plutôt une légère stagnation. Nous sommes encore épargnés par ce qui se passe en Europe et aux USA, des marchés de renouvellement dont le taux de motorisation est très élevé. Concernant Nissan, je m'inquiète davantage de la fluctuation du taux de change de nos devises sourcing - le yen notamment - que de la capacité du marché national à passer sans trop de heurts l'année 2009...