Croisement entre le 4x4 et la berline compacte, le Nissan Qashqai n'est pas un cross-over comme les autres. Le concept séduira-t-il la clientèle marocaine ? Tout a commencé par un concept, présenté par Nissan en 2004. Désappointé par les performances commerciales de l'Almera sur le marché européen, le constructeur nippon prend la décision de la remplacer par une «offre décalée», histoire de se différencier sur un segment aussi concurrentiel que celui des familiales compactes. Le résultat est un cross-over d'un genre nouveau : un croisement inédit entre la berline compacte et le SUV, spécialité de Nissan. Deux années plus tard, la version définitive du Qashqai (prononcez Cach-Caï) voit enfin le jour. Il s'agit d'une sorte de 4x4 urbain, haut sur pattes mais doté d'une robe plutôt civilisée, aux volumes certes virils, mais loin du côté massif des SUV classiques. Et au sein de la gamme européenne de Nissan, il a pour mission de prendre la place d'une berline moyenne inférieure pour croiser indirectement le fer avec les Peugeot 308 et autres Volkswagen Golf. Sur le marché marocain, il prolongerait plutôt l'offre en SUV, le rôle de compacte classique étant dévolu à la Tiida. La sauce, aussi osée qu'originale, prend: depuis son lancement fin 2007, le Qashqai a séduit plus de 170.000 acheteurs sur le Vieux continent. Un succès qui a d'ailleurs retardé sa commercialisation chez nous, puisqu'il n'a foulé les pavés des show-rooms qu'au début de l'été. Compacte déguisée Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Qashqai n'usurpe pas son patronyme de cross-over. Esthétiquement, l'inspiration est directement du côté des 4x4 : garde au sol (relativement) généreuse, profil carré, flancs musculeux, calandre agressive… Mais sans être un premier prix de beauté, ce nippon affiche quelques ficelles stylistiques bien trouvées, comme ce capot sculpté ou ce profil si dynamique qui n'est pas sans rappeler le grand frère Murano. Le tout dans un gabarit contenu : 4,31 m en longueur (à peine 3 cm de plus qu'une Peugeot 308) et 1,78 m de large. L'habitabilité n'en pâtit pas trop : le Qashqai peut accueillir cinq adultes dans de bonnes conditions de confort et le volume du coffre dépasse les 410 litres. Changement de ton dans l'habitacle, plus proche de celui d'une berline. Côté motorisations, le Qashqai est disponible chez nous en version 2.0 l essence (150 chevaux), associée à la finition Elégance et en Diesel 2.5 l dCi (140 ch). Le premier est proposé exclusivement en version deux roues motrices, alors que le 2.0 l dCi s'accompagne d'une transmission intégrale. La différenciation entre les modes de carburation s'étend aux dotations en équipement. La version 2.0 l dCi Visia propose l'essentiel (double airbag, climatisation, autoradio CD, vitres électriques, ABS avec répartiteur et amplificateur de freinage…). La finition Elégance, réservée à la motorisation essence, y ajoute la connectique Bluetooth, un volant multi-fonctions, le radar de stationnement, le capteur de pluie et un système audio haut de gamme… Une boîte auto est même proposée en option au tarif de 25.000 DH. Enfin, la finition 2.0 l dCi Tekna s'enrichit d'une sellerie cuir et de phares au Xénon. Reste la question des prix. Avec des tarifs allant de 270.000 (2.0 l Elegance) à 350.000 DH (2.0 dCi Tekna), le Qashqai ne peut rivaliser avec les compactes du marché. En revanche, il se positionne en redoutable rival des SUV urbains (du Toyota RAV 4 au Hyundai Tucson, en passant par… le Nissan X-Trail). Il n'en a certes pas les capacités de franchissement, mais pas les désagréments non plus (consommation, poids…). C'est ce qui s'appelle répondre à la (vraie) demande de sa clientèle, qui a visiblement plus envie de l'apparence du baroudeur que de ses capacités. ◆