Sans surprise, Wana remporte donc la 3ème licence GSM. Tous les grands équipementiers savaient que le 3ème opérateur global de télécommunications était seul à lancer un appel d'offres. La concurrence est désormais rude. La nouvelle est tombée comme un couperet ce mercredi 4 février. L'ANRT (Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications) a déclaré Wana Corporate attributaire de la troisième licence mobile GSM, suite à l'appel à concurrence international lancé par le régulateur. Cette licence est d'une durée de 15 années. L'attribution à Wana de cette licence n'a surpris personne. Surtout pas les équipementiers qui ne se contentaient pas d'épier passivement l'attribution de cette licence. Un appel d'offres a été lancé par Wana en septembre 2008. L'unique d'ailleurs, à en croire les équipementiers. Ces fournisseurs de matériel, d'infrastructures et de réseaux de télécommunications, notamment les plus rodés en matière de technologie GSM, ont en effet répondu à cet appel d'offres. La concurrence est rude. Et chacun des équipementiers a entamé des discussions avec l'opérateur. Mais qu'est-ce qui pourrait bien faire pencher la balance d'un équipementier face aux autres ? Selon le régulateur, l'offre de Wana Corporate fait ressortir les points suivants : « les engagements en termes de couverture et de qualité de service sont conformes aux meilleures pratiques internationales. La vision du marché et les propositions tarifaires soumises par Wana Corporate sont de nature à contribuer, avec les opérateurs en place, à atteindre les objectifs escomptés à travers l'attribution de cette licence ». Concernant la couverture, la pratique a toujours démontré qu'un opérateur télécoms choisissait au moins deux grands et solides fournisseurs. Accorder la mise en place et le déploiement des infrastructures et réseaux à un seul équipementier serait trop risqué (risque de saturation de réseau à titre d'exemple). Quant à la qualité de service, elle a un prix. Les deux opérateurs (Maroc Telecom et Méditel) avaient opté, dans certaines régions où le réseau est dense, pour de grands équipementiers comme Ericsson, Siemens, Nokia (avant fusion), Motorola, Cisco... Sa maîtrise d'une telle technologie, qui fait de lui un leader mondial, a fait gagner à Ericsson une bonne partie de ces deux marchés. D'autant plus que dans la partie 3G, cet équipementier a décroché près de 75% du marché de Méditel. Les chances des uns et des autres Mais quelles sont les chances de chacun des grands équipementiers européens (Ericsson, Alcatel-Lucent et Nokia-Siemens), américains (Cisco) ou encore chinois (ZTE et Huawei) dans cet appel d'offres Wana ? L'opérateur global alternatif, filiale du groupe ONA, a d'ores et déjà testé les services de ZTE et Huawei (terminaux Internet et transmission), deux fournisseurs chinois. Ces derniers ont répondu à l'appel d'offres. Cisco et Alcatel-Lucent, qui sont aussi partenaires de Wana, sont de la partie. Le suédois Ericsson aussi. Ce dernier équipementier nourrit de grandes ambitions. Pour Rachid Chihani, directeur général de Ericsson Maroc, l'attribution de cette 3ème licence à Wana va créer une dynamique sur le marché des télécoms. Pour lui, les critères de choix de l'équipementier sont la présence au Maroc, la solidité financière, la qualité du produit et le prix du service. Ericsson, qui répond parfaitement à ces critères, a ses chances de remporter une bonne partie du marché 3ème licence Wana. Selon Rachid Chihani, la structure marocaine s'étaye sur la solidité financière de la compagnie mère (Ericsson), qui n'a pas été sérieusement touchée par la crise financière, contrairement à d'autres équipementiers mondiaux présents au Maroc. La croissance de Ericsson Maroc est de 25% annuellement. Pour l'année 2009, les prévisions montrent que l'objectif à atteindre est de 50% du chiffre d'affaires. Mais il demeure vrai cependant que le prix du service Ericsson est le plus bas du marché. Ce qui est sûr, c'est que Wana mobilisera un investissement significatif dans le déploiement de son réseau GSM, peut-on lire dans le communiqué de l'opérateur global alternatif. Le référencement à un ou plusieurs équipementiers solides est synonyme de son engagement à fournir un service de qualité.