La conserverie française Chancerelle de Douarnenez vient de prendre une participation chez Belma, à Agadir, pour sécuriser ses approvisionnements en sardines fraîches. Paradoxalement, la décision d'acheter un tiers du capital de Belma a été prise pour maintenir l'emploi dans la société localisée dans le Finistère. «Si nous sommes entrés chez Belma, c'est pour garder les clients et la puissance commerciale», explique à Ouest France, Édouard Paulet, directeur général de Chancerelle, leader français en valeur avec sa marque «Connétable», la plus chère du marché en France. Pour des raisons évidentes de rentabilité, Chancerelle ne peut plus produire, à Douarnenez, ces conserves au rapport qualité-prix particulièrement serré, alors qu'au Maroc, les salaires sont dix fois moins élevés. A Agadir, la nouvelle usine de Belma, qui emploie plus de mille personnes, traite entre 18.000 et 20.000 tonnes de sardines par an, pour une centaine de marques différentes et un marché essentiellement européen (55% du chiffre d'affaires) et africain (30%).